Extrait du journal
Bourges, 12 Février C'est nn étrange et désolant spectacle de voir des hommes politiques qui, dans leur âme et cons cience, reconnaissent que le principe mouarchique est, seul, capable de nous sauver, et qui n’en per sistent pas moins à servir d’instruments à l’établis sement de la Répuhlibne dont la France redoute, avec raison, une nouvelle et fatale expérience ! Il ne fait doute pour personne, en effet, que le centre droit, une fois dévoyé dans le parti républi cain, avec le centre gauche, ne tardera pas à se trouver mis de côté, comme un cheval de renfort désormais inutile, pai les coryphées radicaux de ce parti. Quelles que soient les illusions des Intransigeants de I Orléanisme sur le consentement d'un prince de la Maison royale de France à prendre la place du Maréchal Mac-Mahon, il n'y aurait dans celte suc cession éventuelle, quelque prochaine qu’on la sup pose, aucune garantie sérieuse contre l’envahisse ment du radicalisme, fils légitime de la République. Le suffrage universel qui vient d’amener une nou velle recrue au groupe Challemel-Lacour, dans la personne du citoyen Valentin, ne se gênera pas plus, une fois la République proclamée, pour faire échec à toutes les candidatures dites modérées de la nuance Kératry, qu’il ne se gène pour faire échec aux candidatures scptennalistes. Le pays qui, coûte que coûte, veut sortir du /Vovisoire qui l’épuise, pour aboutir à un définitif qui, moralement ou matériellement, sauvegarde ses intérêts, se jettera, comme toujours, dans les extrêmes, pour échapper, fut-ce par un cataclysme, aux équivoques, aux expédients et aux fluctuations ruineuses de la situation actuelle. La République ne peut être, avec sécurité, que la base, aussi large que possible, des institutions représentatives et des libertés nationales de la France . telles que le comte de Chambord les affirme depuis plus de 30 ans ; mais dès l’instant que la République est élevée au faîte même du pouvoir, la pente est irrésistible ; et ceux qui s’imaginent pouvoir y établir un gouvernement modéré, seront les premiers emportés sur cette pente vertigineuse de la Révolution. L’histoire est là, qui ne permet aucun doute à cet égard ; et malheur à ceux qui, pour repousser le Roi légitime jusqu’au jour où le comte de Cham bord viendrait à disparaître de ce monde, assume raient, par leur concours à l’expérience d’une nouvelle république, l’effrayante responsabilité de la fin dernière et déshonorée de la France. Nous les adjurons donc, au nom même de l’avenir des jeunes générations aux quelles nous rattachent les liens du sang, les afiections de ce monde et la communauté des intérêts, d’avoir pitié de celte France qui, d’un seul mot sorti du cœur de ses enfants, pourrait être sauvée et reprendre* avec l’aide de Dieu, sa mission de fille aînée de l’Eglise et son rang à la tête des nations civilisées. Guénebault,...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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