Extrait du journal

Bourges, 20 janvier 1882. Demain est le quatre-vingt-onzième an niversaire de la mort de Louis XVI. Chaque année, a pareil jour, nos lecteurs et nos amis se recueillent pieusement dans le souvenir du roi martyr. Aujourd’hui, en présence des événements qui se succèdent, les impressions qu’éveille celle date dou loureuse sont plus poignantes encore que par le passé. La France traverse une des crises les plus lugubres de son histoire; la persécution contre les idées religieuses sévit avec intensité; le déchaînement des passions mauvaises est à son comble. Jouet des ambitieux, des avides, ou des insensés, notre pays erre dans une nuit profonde, comme un navire sans boussole et sans pilote, cl les politiques les plus pénétrants cherchent vainement h aper cevoir l’issue de celle crise redoutable. N’apparait-il pas h tout esprit non pré venu que l’origine de ce déplorable état est dans le crime du 21 janvier 1705, qui a fait sortir violemment la France de sa voie séculaire, qui a brisé la chaîne des temps et rompu la tradition historique et monarchique qui avait fait la force et la grandeur du pays. Maintenant nous som mes ballottés de l’anarchie au césarisme, nous ne connaissons ni la sécurité ni la liber té véritables, parce que nous n’avons pas su reprendre ce qui a été rompu. Aussi, dans cet anniversaire de deuil,' ceux qui voient clairement ces choses, tournent leurs regards et leurs espérances vers le Prince qui incarne le principe his torique oublié non effacé, ébranlé non arraché, qui représente le passé avec toute sa grandeur et peut seul devenir le fon dement de l’avenir....