Extrait du journal

La proposition d’une entrevue entre les deux ministres des affaires étrangères d’Autriche et de Prusse a été faite, non pas par cette dernière puissance, mais par un des agents diplomatiques les plus considérables de la cour de Vienne, le comte de Thun, ambassadeur d’Autriche à Saint-Pétersbourg. La meilleure preuve, nous dit notre correspondant de Francfort, que M. de Bismark n’était animé d’aucun sentiment d’hostilité contre l’Autriche, c’est qu’il accepta parfaitement la proposition de M. le comte de Thun, et l’entrevue aurait probablement eu lieu, si l’Autriche n’avait pas fini par mettre à cette entrevue des conditions qu’aucun ministre prussien n’était en état d’accepter. L’Autriche gardait alors, à ce moment, des illusions sur le succès de la proposition du 14 août. 11 n’y a que la veille du jour décisif, le 21 janvier, que le ministre autrichien présidant la Diète, le baron de Kubeck, eut la certitude de l’insuccès de tout le travail diplomatique que l’Autriche avait si habilement préparé pendant plusieurs mois. La majorité absolue en faveur de la Prusse a été, il est vrai, décidée parles instructions que l’envoyé de la Hesse électorale près la Diète avait reçues ; mais, quand même le gouvernement de l’Electeur, dont l’Autriche avait cru être entièrement sûre, n’eût pas fini par se rallier à l’avis de la Prusse, le sort de la proposition autrichienne serait encore resté indécis et aurait laissé loin derrière lui les aspirations de la coalition de Wurtzbourg....