Extrait du journal

A l’heure où nous écrivons, les débats de l’affaire des comités électoraux s’engagent devant la chambre criminelle de la cour de cassation. A celte discussion, où la politique tient plus de place que le droit, il fallait une préface. M. Garnier-Pagès et ses co-/>rc venus l’ont compris; et ils ont publié sous ce litre : le Procès des Treize en appel, le compte rendu fidèle et complet des débats qui ont occupé six audiences de la cour impériale et qui ont élé recueillis à l’aide de la sténographie. Le public libéral ne peut leur savoir trop de gré d’avoir placé sous ses yeux des plaidoiries, qui toutes sont des modèles achevés de discussions élevées et vigoureuses, et dont quelquestures atteignent la plus haute éloquence.Pour nous, en parcourant ce volume, en relisant les discours idem. J. Favre, de M Berryer, de M. Dufaude; en voyant la barre d’une audience correctionnelle se transformer en tribune, et une discussion judiciaire s’élever à la hauteur des plus grandes luttes politiques ; nous n’avons pu nous empêcher de reporter nos regards en arrière, et de nous rappeler le temps, peu éloigné de nous, où l’on ne prononçait guère le mot de « liberté » sans baisser la voix, comme auprès du lit d’un malade. Ce n’est pas sans une vive satisfaction que nous avons constaté ce contraste....