Extrait du journal

Pour le ministère Auerswald-Patow, dit constitutionnel et dit libéral, qui, tacitement du moins, s est associé aux démonstrations moyen âge de Kœnigsberg, voici quel est l’effet immédiat de la leçon électorale. D’abord, le parti féodal se trouve balayé de la Chambre basse. Ce parti, tout en combattant des ministres qui avaient succédé au cabinet de son choix, le cabinet Mantouffe, les appuyait néanmoins dans maintes questions qu’ils regardaient comme capitales, sans pouvoir compter pour elles sur l’appui de leurs amis politiques; telles étaient, par exemple, la non-introduction de la responsabilité ministérielle, incompatible avec les doctrines du droit divin; l’accroissement des charges budgétaires, que ce parti prenait fort légèrement, parce que les nouvelles charges portent de préférence sur les classes industrielles et commerçantes qu’il exèdre de tout cœur; la « réforme » militaire qui comblait ses vœux antidémocratiques. Cet appui manquera désormais au ministère, li ne pourrait compter que sur ses alliés naturels, le parti libéral. Or, ce parti se trouve lui-même fort diminué : c’est le parti progressiste qui a gagné les voix enlevées au parti féodal et en a enlevé un grand nombre au parti libéral. Encore le chiffre de ses victoires ne saurait-il pas être définitivement constaté dès aujourd’hui : seize parmi les candidats progressistes, ont eu ,l’honneur d’une élection triple, ce qui nécessitera trente-deux ré élections ; le parti libéral, si nous sommes bien informés, n’a que quatre élections doubles à refaire....