Extrait du journal

Certes, les Anglo-Saxons ne sont que des hommes et les foules anglo-saxonnes restent des foules, et il est bien rare que leur idéalisme de principe ne soit pas, tôt ou tard, capté par un courant d’intérêts. On a remarqué depuis longtemps que ce sont les personnes les plus morales, celles dont la conscience est le plus exigeante, qui se trouvent, par là même, le plus souvent et de la façon la plus flagrante, en contradiction avec leur propre idéal. Ceux qui ne moralisent point, quoi qu’ils fassent, paraissent plus francs ; ceux qui prêchent la sainteté sans parvenir à l’létal des saints font toujours, à des spectateurs d’esprit latin, l'effet de petits-cousins de Tartufe. Et il en est des nations comme des individus ; c’est pourquoi la politique des nations moralisasses, prédicants, éveille si souvent, de ce côté-ci de la Manche et de T Atlantique, te soupçon d nypoertste. Défendons-nous contre cette impression : l’Angleterre est sûrement sincère quand, dans l’affaire éthiopienne, elle pense défendre non pas l’artère nourricière de l’Empire, mais l’idéal de la Société des Nations. Le président Roosevrât est sûrement sincère quand il exhorte les Américains à se replier sur leur continent idyllique où ne fleurissent apparemment ni les guerres ni les dictatures. ,...