Extrait du journal

— < Va, va jonc, Frisé ! > — « Hé ! doucement, Rouge ! > J’écoutais le bruit sourd de la charrue déchirant la terre, le souffle puissant des bêtes et le grincement du joug qu’accompagnait la sonnaille d’un troupeau de moutons. Pour un terrien ou un fils de terrien, il n’est pas de plus beau concert d’harmonie, et il n’est pas de plus beau travail que le labourage. C’est celui que le paysan et le bœuf préfèrent parce que ni l’un ni l’autre n’aiment à être pressés. L’auto, qui fuit sur la route, pareille à un oiseau migrateur, effleure à peine, sans y rien changer, la vie champêtre, qui reste éternelle. Ce n’est pas l’instrument, comme on le croit généralement, qui conquiert la terre, c’eut la terre qui s’assimile l’instrument. Observez par exemple l'auto de la poste rurale. Elle a un air rustique qui rappelle la panache de nos pères. Elle est lente, cahotant et s’arrête à toutes les ferme». Les gens s’y entassent pêle-mêle avec la volaille et les produits qu’ils portent à la foire. Il y a même de la paille sous les banquette», et c’est le chauffeur qui fait les commissions du village....