Extrait du journal
PHYSIONOMIE POLITIQUE DES PRINCIPAUX JOURNAUX. Place vacante, prise par Démocrite. Puisqu’on a la manie de puiser dans l’histoire d’Angleterre des allusions à tout ce qui passe chez nous , et que certaines personnes ne prennent guère la peine de dissimuler qu’une analogie parfaite entre le dénouement des deux restaurations , pourrait rassurer les droits acquits et les interets moraux d’une classe intéressante et nombreuse , qu’il nous soit permis de chercher quelques traits de ressemblance entre la physiono mie des factions qui ont long-temps partage l’Angleterre , et celle des journaux français qui représentent aujourd’hui les di vers partis entre lesquels la France est divisée. Par exemple , abstraction faite de l’exaltation religieuse qui, sans justifier les excès des puritains , donnait du moins à leurs prédications extravagantes un motif consciencieux et le ton de la bonne foi , le Courrier, qui se dit français , ne rappelle-t-il pas ces puritains farouches , ces républicains in traitables qui , sans se prêter à aucun ménagement , voulaient marcher droit et vite au but. Les sectateurs des doctrines du Courrier ne ressemblent-ils pas à ces têtes rondes comme un boulet de canon , et aussi dures ? Ne retrouve-t-on pas dans le Constitutionnel cette secte moins positive , moins ardente , qui, unie dans le fond aux puritains par une conformité d opinions et de principes, n’était pas tou jours d’accord avec eux sur les moyens incisifs , et qui es sayait quelquefois par des motifs humains , ce qui ne veut pas dire des motifs d’humanité , d’opposer des modérateurs aux agitateurs puritains ? Le Journal des Débats offre une image frappante de ces presbytériens qui , tout en proclamant connue les autres ré volutionnaires les principes destructeurs de la monarchie, re culèrent plus d’une fois devant les moyens d’exécution, et ne répugnaient pas à ouvrir l’oreille à des arrangemens utiles pour eux , et qui enfin montrèrent quelque velléité de défen dre le troue , après l’avoir réduit au point de ne pouvoir plus être sauvé. Ces royalistes , ces cavaliers si dévoués , si fidèles , si mal...
À propos
Fondé par Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville, Le Drapeau blanc fut le grand quotidien ultra royaliste de la Restauration. Entre 1819 et 1830, sa devise « Vive le roi ! ... quand même » visait notamment les présidents du Conseil Decazes et Villèle, qui y étaient énergiquement critiqués. Durant une courte période entre 1829 et 1830, le journal fut publié sous le nom Démocrite. Martainville était sous la Restauration du parti des ultras, jugés alors « plus royalistes que le Roi ».
En savoir plus Données de classification - charles ier
- de villèle
- démocrite
- angleterre
- amérique
- france
- martainville