Extrait du journal

Il serait vain de dissimuler l'humeur éprouvée par de nombreuses délégations Seulement, on est en droit de ..s'étonner_ que l'amertume consécutive à l'échec de - la coercition dans l'affaire éthiopienne téiise de se manifester dès qu'il s'agit de l'affaire rhénane. Ici l'Allemagne semble bénéficier d'indulgences singulières. Par la voix de M. Léon Blum, la France a été à peu près la seule a interrompre la prescription pour le litige du Rhin. Des nations pourtant directement intéressées y ont fait des allusions voilées. ' La même discrétion s'exerce sur les pourparlers en vue de la réunion d'une conférence locarnienne à Bruxelles. De toute évidence, les garanties de Locarno reversibles et réciproques postulent la collaboration de l'Allemagne et de l'Italie. On peut bien concevoir une organisation occidentale d'assistance mutuelle avec l'une de ces puissances à l'exclusion volontaire de l'autre. Mais cette organisation serait- inconcevable hors des deux à la fois. La situation de la France — même assurée d'un large appui britannique •— serait dangereuse si elle devait faire face à une coalition germano-itaJienne. Si l'on n'arrive pas à une double entente avec Rome et Berlin, il faudra bien choisir entre Rome et Berlin. Nul n'ignore ici le caractère impérieux de l'alternative ou ramener l'Italie à la S.D.N. et à Locarno. ou la rejeter dans un système d'alliances centrales dominé par l'Allemagne et plus alarmant que celui de 1914....