Extrait du journal

M. Luther parlant très correctement le français, le concours d'un interprète était inutile, en sorte que les deux interlocuteurs ont pu. en toute liberté, échanger leurs vues dans une conversation seul à seul nui s'est prolongée pendant près de deux heures. Il va de soi que rien n'a pu transpirer d'un entrelien aussi privé et dont l'importance n'échappera à personne et qu'il serait vain de prétendre le reconstituer. On conçoit cependant toute l'importance qu'il a pu avoir entre deux personnalités de tempérament si divers et, en même temps, si accusé : l'un, le chancelier Luther, qui, sous une apparence un peu rude, cache, de l'avis de tous ceux qui l'ont approché, une vive intelligence et une large compréhension des nécessités actuelles de la politique européenne; l'autre, M. Aristide Briand, à qui un long exercice du pouvoir a donné une expérience consommée des affaires internationales, une souplesse et une autorité universellement reconnues....