Extrait du journal

.a cérémonie de la mise au tombeau est une des plus impressionnantes qu'il soit donné de voir. Tout concourt à conférer à ce moment, rythmé par les lourdes notes du glas, un caractère de majesté extraordinaire. Le ciel de Rome s'était mis à l'unisson des cœurs : de gros nuages noirs, prêts à crever, s'accumulaient à l'horizon. La coupole de Michel Ange avait pris une couleur de cendre, l'intérieur de la basilique était plongé dans une pénombre que ne parvenaient point à aviver les reflets cuivrés des torches. Dans les tribunes du chœur, tendu de noir, les diplomates en grand uniforme, les chanoines en car mail bordé d'hermine, les prélats en tenue violette, les gardes en uniformes bariolés, ajoutent au tableau quelques touches un peu vives, mais noyées toutefois dans la pénombre de l'abside. Dans le grand silence qui précède la cérémonie, le jour se fait toujours plus rare. Le long...