Extrait du journal

— Freiheit ! répondit avec ensemble un groupe attablé devant des verres de bière. Je suis installé depuis quelques instants dans un café un peu éloigné du centre. C'est là que se réunissent des antihitlériens de tous les partis. Là, on peut lire les journaux de toutes les nuances et parler intarissablement de politique. De ce café partent des mots d'ordre, des idées nouvelles. Mais chacun s'observe avec méfiance. On craint les traîtres et les espions. 'l-outefoil, je- parviens rapide'fnent à lier conversation. Une marchande de journaux vient d'entrer avec une masse de feuilles que je consulte. Je parcours l'organe des sociaux-démocrates, celui du parti du centre. Mais l'un d'eux retient mon attention et provoque mon étonnement. la s'intitule : le Drapeau noir. Comme mon étonnement se lit sur ma figure, un voisin complaisant me déclare qu'il appartient à ce parti, qui est le vrai national-socialisme, celui de Gregor Strasser, que Hitler n'a fait que dénaturer. Il se lance dans de multiples explications et veut me prouver que c'est le vrai et le seul parti de l'avenir pour tous les pays, y compris la France. Je le remercie poliment....