Extrait du journal

C'EST le sort des conférences d'Orient d'être sans cesse retardées. Le traité de Sèvres avait subi une lente gestation à Londres et à San Remo. La réunion de Paris de mars dernier avait été renvoyée depuis le mois de janvier. Aujourd'hui, après de nombreux incidents diplomatiques, la conf érerÍce de Lausanne, fixée d'abord au 13 novembre, s'ouvre enfin à deux pas, de l'élégant petit port d'Ouchv, où l'Empire ottoman dut s'incliner devant les succès de l'Italie en 1912. Cette fois, la Turquie nouvelle vient traiter en victorieuse et en vaincue. Victorieuse des Grecs en Anatolie, elle a conquis le droit de s'asseoir à la table des négociations.' Vaincue des Alliés, au cours de la Grande Guerre, elle profite de la, ,situation précédente qui fait renouer en sa faveur le principe des grandes assises internationales où étaient admis les belligérants et les puissances intéressées. A Lausanne, se tiendra donc un nouveau congrès de Berlin, sans l'Allemagne. La France, l'Angleterre, l'Italie, le Japon, les Etats-Unis, la Roumanie, la Yougoslavie, la Turquie et la Grèce y discuteront du conflit gréco-turc et des conditions générales de la paix en ,Grient....