Extrait du journal

La carte monétaire de l'Europe montre clairement que notre pays était le seul, parmi les granàes nations, qui n'ait pas encore stabilisé légalement sa monnaie. Il apparaissait à la spéculation étrangère comme propice à la réalisation d'un gain appréciable, en jouant la revalorisation du franc. Le mode adopté pour la stabilisation de fait, depuis le mois de décembre 1926, favorisait ce jeu, par suite de l'achat par la Banque de France des devises étrangères sur le marché. Virées sur leur place d'origine, pour rapporter un intérêt, ces devises maintenaient intactes les possibilités de crédit de leurs marchés (New-York, Londres, Amsterdam,' etc...) où elles étaient prêtées à de nouveaux prêteurs, lesquels les échangeaient'à nouveau, à Paris, contre des francs.- C'était la « chaîne sans fin » des devises, livres, dollars, florins, etc... entre les places étrangères et Paris. De plus, les billets émis par la Banque de France en contre-partie de ces achats ne retournaient pas tous à l'Institut d'émission par le canal des banques françaises, où les prêteurs étrangers les avaient déposés. Il existait une double inflation de crédit, à l'étranger et chez nous. La circulation fiduciaire, sans cesse accrue, n'avait plus pour support que les devises, et le gonflement artificiel de cette circulation provoquait la hausse des prix. Le gouvernement se trouvait en présence des deux solutions suivantes :...