Extrait du journal

Nous avions bien cru ce matin que la bataille serait longue, très longue, car elle commença* de bonne heure; mais tout fut réglé en quelques kilomètres, et, sous le soleil de l'aprèsmidi, ils avancèrent en bataillon serre, sans se désunir, trouvant qu'il était bien suffisant de faire face aux attaques de la route, laquelle exterminait leurs boyaux. Tour à tour, Masson et Mortelmans avaient essayé de fuir avant Honfleur, mai.s sans insilster beaucoup. Quand Bottecchia creva, ce fut une autre af-, faire : les spectateurs de Deauville virent passer le peloton à 45 à l'heure, mais ils n'attendirent pas longtemps pour voir surgir derrière ses camarades d'écurie l'Italien au maillot jaune et au nez pointu. Bottecchia possède encore son souple coup de pédale de l'année dernière. Il l'a fait admirer à d'innombrables canna ilsseurs qui lui assurèrent un beau succès et il bondit sur le peleton amaigri par sa propre fuite, comme s'il allait n'en faire qu'une bouchée. Puis, sagement, il y reprit sa place, qu'il garde encore" ce soir,, l'étape finie....