Extrait du journal

Quand nous arrivons à Chausséestrasse, les portes ne sont pas encore ouvertes, mais les abords de l'office sont .déjà envahis par de 'nombreux groupes d'hommes. Parmi eux, beaucoup de jeunes gens. Huit heures et demie sonnent. C'est le moment d'entrer. Alors, c'est la' cohue. Tout le monde s'engouffre dans un étroit couloir au bout-duquel s'élèvent les cinq immeubles de six étages dans lesquels sont installés les bureaux de l'office. Les hommes gravissent ies escaliers d'un pas sûr, en habitués. Ils vont demander du travail en même temps que faire contrôler leur carte"dé chômeur. Nous sommes dans le bâtiment réservé aux métallurgistes., A côté se trouve- celui des ouvriers agricoles, ailleurs celui- des boulangers, et ainsi de suite pour tous les corps de métiers. Les chômeurs doivent faire contrôler leur carte deux fois par semaine. Mais d'aucuns viennent tous les jours, car tous les jours il y a des offres téléphonées par des directeurs d'usine. Avezvous besoin d'un ouvrier ? vous décrochez et il s'en précipite un, dix, cent. Affaire de quelques secondes. Un ouvrier veut-il 'du travail ? C'est pour lui, pendant des mois, d'incessantes allées et venues....