Extrait du journal

Je sais, je sais, je, passe de plus en plus pour un incorrigible pessimiste. De bienveillants amis vont _ même murmurant çà et là : « Laissez-le dire. Sès idées noires sont un résidu de la maladie. Elles disparaîtront, s'il lui arrive de guérir tout à fait. » Lorsque, ces mois derniers, j'ai signalé ici, à plusieurs reprises,, le danger que présentait pour I'exécution régulière du plan Young la situation budgétaire de l'Allemagne, des personnes qui se ^disaient renseignées m'ont répété avec' insistance, d'un ton compatissant : « Ne vous en faites pas. Tout s'arrangera, lorsque nous évacuerons. » Nous evacuons et tout cependant ne s'est pas encore arrangé. Voici qu'après avoir tué . Stresemann, le déficit ébranle M. Brûning, renverse M. Moldenhauer et provoque en 'Saxe un succès des extrémistes. Ces malheureux incidents étaient certains et je n'ai eu aucun mérite à les prévoir. Maintenant que M. S. Parker Gilbert s'est expliqué publiquement dans son dernier rapport,,je puis bien dire sans indiscrétion que c'était par lui que j'avais été renseigné. Tout récemment encore, au moment de quitter l'Europe, il m'avait confirmé' ses déclarations antérieures, aujourd'hui connues du monde entier....