Extrait du journal

Décorateur, peintre, auteur dramatique, lucide esprit et cœur généreux, Eugène Morand envoyait ses élèves s’enrichir d’expérience auprès d’autres maîtres, qui devinrent les leurs : Karboœsky, décorateur, pinceau délicat, portraitiste des fleurs ; Paul Renouard, aquafortiste et craqueter agile; René Prinet, savant et sobre, nouveau Chardin; Lucien Simon, réaliste plein de mesure, le peintre des hommes et des choses de Bretagne, des intérieurs d’églises et des forains, l’ordonnateur puissant et le psychologue de la Procession ; René Ménard, Athénien, autant que son oncle païen mystique, qui a gagné la plus enviable des victoires : être classique sans fader, et dont les œuvres s’ajoutent et s’ajustent comme les parties d’une symphonie, toute rythme, où, dans la dorure fluide de l’atmosphère, l’antiquité renaît en des corps à la forme belle et ferme et des paysages qu’il conduit, quand il veut, jusqu’au plus harmonieux réalisme....