Extrait du journal
La Télégraphie électrique à l’Exposition. La télégraphie française occupe à T Exposition universelle une annexe à côté du pavillon de la Presse, tout près de la porte Rapp. C’est la classe 65. Lorsque les inventeurs de l’électricité faisaient sur d’in nocentes grenouilles leurs premières expériences, ils ne se doutaient pas que cette nouvelle force, qu’ils constataient sans pouvoir l’expliquer, devait servir à un moment donné, à transmettre la pensée et la parole avec la rapidité de l’éclair. Ils ne se doutaient pas que cette force servirait à éclairer nos rues et à rivaliser avec la lumière des astres ; ils n’imaginaient pas, enfin, qu’un jour, qui sera peut-être demain, l’électricité remplacera avec avantage la vapeur et otfrira un instrument plus puissant à l’activité humaine. L’exposition de la télégraphie française, on peut le dire sans être taxé de partialité, est tout à fait remarquable. On y voit à peu près tous les systèmes importants de télégraphes imaginés dans les divers pays. Le but que paraissent chercher à réaliser en ce moment les inventeurs, c’est l’envoi simultané de plusieurs dépêches sur un même fil, dans un but d’économie de temps.... Le système de télégraphie double de M. Sieur, employé des lignes télégraphiques à Provins (Seine-et-Marne), réa lise la possibilité de transmettre simultanément deux dé pêches dans le même sens, par deux appareils ordinaires (Morse et Hughes). Il est basé sur le principe de la division du temps appliquée d’une tout autre manière que dans les systèmes Beaudot et Meyer et avec une extrême simplicité. 11 est, en effet, facile de concevoir un inverseur automatique envoyant alternativement sur la ligne des courants positifs et négatifs avec une vitesse inouïe (de 80 à 100 émissions par secondes); les courants positifs passants par la clé d’un des deux manipulateurs, et les courants négatifs par la clé de l'autre manipulateur. A leur arrivée, ces courants sont recueillis sur un relais polarisé à deux armatures dont l'une est influencée seulement par les courants positifs et l’autre par les courants négatifs. Ces deux armatures étant à la position de l*hpos, font passer le courant d’une pile locale dans un récepteur. On se figure aisément que, sous l'influence des inversions de courants dont nous avons parlé, les deux armatures oscillent avec une telle vitesse que leur action sur les récepteurs devient nulle. Si l’on interrompt les émissions positives, ce que l’on fait en transmettant le courant par l’un des manipulateurs, l’armature correspondante s’arrêtera sur sa position de repos et fera ainsi fonctionner le récepteur correspondant, tandis que l’autre armature, continuant d’osciller sous F in fluence des émissions négatives, n’aura aucune action sur son récepteur. — Inversement si l’on interrompt les émis sions négatives en transmettant par l’autre manipulateur — si les deux manipulateurs sont mis simultanément en posi tion de transmission, aucune émission de courant n’a lieu sur la ligne, et conséquemment les deux armatures du relais se mettent à la position de repos et font fonctionner chacune son récepteur. On voit par cette description un peu technique, mais que nous avons lieu de tenir pour très-exacte, car nous l avons puisée aux meilleures sources, que le très-ingénieux sys tème Sieur combiné avec le système Duplex donne pour résultat la transmission simultanée de quatre dépêches par le même fil. Ce système permet en outre d’utiliser le maté riel existant. C’est là, au point de vue de l’économie, que l’administration doit toujours chercher à réaliser, un avan tage considérable. Nous faisons des vœux pour que M. Sieur obtienne du jury de l’Exposition et de l'administration à laquelle il appartient la récompense qui lui est due. P. B. FÊTE DE SAINT-SYLLAS. L’Orphéon. Depuis quelques temps l’Orphéon de Provins ne faisait plus parier de lui. Ce silence nous étonnait d’autant pins que cette société contient des élé ments précieux de jeunesse, d’union et d’activité, avec lesquels, dans une petite ville comme la nôtre, on peut faire des merveilles. Comme tous ceux qui prospèrent, notre Société chorale est forcément en but à des rivalités et à des dénigrements ; mais cela doit peu l’inquiéter, si elle a pour elle la conscience du devoir rempli et si surtout, avant de se préoccuper de certains intérêts particuliers, elle s’efforce de conserver les sympathies générales en faisant toujours bien et toujours mieux. Ce programme peut paraître ambitieux à cer* faines médiocrités, mais son exécution est toujours facile quand l’intelligence et le dévouement sont appelés à le remplir. Dimanche dernier, l’Orphéon de Provins don nait une fête charmante à ses concitoyens, à SaintSyllas, dans la magnifique propriété de son direc teur. Les illuminations, disposées avec beaucoup de goût, produisaient un effet vraiment féerique. Les Provinois se pressaient en foule dans ce dé licieux jardin dont les orphéonistes faisaient les honneurs avec une courtoisie parfaite....
À propos
Fondé en 1815, la Feuille de Provins était un journal hebdomadaire de Seine-et-Marne. Il paraît jusqu’en 1891.
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