Extrait du journal
Parce qu’enfm, dans ce département, moins avancé que celui de Seine-et-Marne, je me hâte de le proclamer, si l'a griculture soutirait, le prix des fermages serait un signe irré cusable auquel nul ne pourrait se tromper. Au moment où la France régénérée portait son activité vers tous les progrès; oit la vapeur mettait en ébullition toutes les intelligences, toutes les ardeurs, au moment où le Souve rain, par des encouragements, faisait descendre dans l’appli cation de chaque jour, les découvertes restées jusques-là sur les sommets de la science, l’agriculture du département de Seine-et-Marne n’a pas voulu abandonner son utile et noble suprématie, et elle a suivi l’exemple de l’Industrie, en cher chant dans un capital plus puissant une augmentation de sa force productive. En abandonnant ses vieux sillons, elle s’ouvrait les brillants résultats comme les crises douloureuses de celle qu’elle imi tait. La masse des capitaux répandus sur le sol de la France, malgré son éblouissante augmentation, n’a pu répondre aux demandes du commerce général qui, depuis dix ans, a doublé ses relations à l’extérieur, et triplé ses transactions à l’intérieur. Provoquée au dehors, sollicitée au dedans, elle a cédé à des mirages séduisants, et abandonné les revenus plus modestes, mais plus sûrs de la terre. Les bras dont se servait l’agriculture, les capitaux dont elle a eu besoin ont été enlevés dans ce tourbillon, et sont devenus plus rares; par conséquent, plus chers. Delà le malaise ac tuel. Gomme un corps jeune, robuste, et qui a grandi peutêtre trop rapidement, elle languit en ce moment; mais si ses veines étaient de nouveaux gonflées par un courant de capitaux, vous la verriez reprendre promptement énergie et santé. La guérison , on la cherche. Elle sortira de cette consulta tion, de cette vaste information à laquelle vous êtes tous con viés, et dans laquelle vous pourrez formuler vos craintes et vos souhaits. 1.'Empereur a toujours encouragé, soutenu l’agriculture; il a donné le premier exemple des réformes qui ont facilité et augmenté la production ; il ne laissera pas en péril cette source de la richesse nationale pour laquelle il a institué ces magnifiques récompenses dont nous retrouvons ici l’ori gine et le souvenir. Je ne veux pas terminer, Messieurs, sans rappeler un nom qui retentissait toujours avec éclat dans vos solennités, et qui lut celui d’un des collaborateurs, je voudrais que le temps m’eût permis de dire , d’un des amis auquel j’ai été le plus dévoué. La mort n’a rien respecté, ni la douleur d’un aïeul, d’une famille éplorée, ni la reconnaissance d’une population ins truite et enrichie au coatact de ce dévouement et de cette science agricoles, qui ont fait de Noyen un modèle de culture. L’ardeur même que M. Muret apportait à des progrès et à des bienfaits héréditaires dans sa famille, a pu altérer sa santé qui aurait eu besoin de plus de soins. L’arrondissement a fait une perte qui a un profond reten tissement dans cette enceinte ; chacun de nous en sent toute la portée; sans vouloir en donner la mesure, j’ai tenu à en traduire l’expression douloureuse. G’est en imitant ce noble exemple, c’est en redoublant de réflexion , d’initiative et d’énergie, que l’agriculture trouvera elle-même les moyens de surmonter les difficultés présentes, et de marcher résolument dans la voie du progrès, en dissi pant les nuages qui cherchent à obscurcir sa route. Discours de M. de Haut, Président du Comice. Messieurs, L’année dernière, à pareille époque, après avoir tracé, un des premiers, le tableau de vos souffrances comme cultiva teurs, je terminais en vous disant : « Si l’enquête que l’on annonce vient à s’ouvrir sur la situation de l’agriculture, vous y parlerez avec autant de liberté que de respect. » Quelques mois après, la France entière lisait dans le discours du Trône, à l’ouverture de la session des chambres, les paroles suivantes : « J’ai pensé qu’il était utile d’ouvrir une sérieuse enquête sur l’état et les besoins de l’agriculture. » Des applaudissements unanimes accueillirent avec reconnaissance ces paroles du Souverain, dont chaque mot prononcé a toujours dans le pays un retentissement si profond et si grave. Plus tard, devant le le Corps Législatif, M. le Ministre d’Etat développant la même pensée, disait : « Nous irons chercher la vérité jusque derrière la charrue. L enquête aura donc lieu, nous en avons pour garant la parole impériale, et cette vérité qu’on doit venir chercher jusque derrière la charrue, vous la direz, vous qui conduisez la charrue. Déjà le Comice de Provins a demandé officiellement à être entendu dans l’enquête, et votre demande est sous les yeux du Gouvernement avec celles qui arrivent de toutes parts. Elles ne peuvent manquer d’être accueillies, car qu’est-ce que nos comices sinon la culture elle-même se réunissant pour s’éclaipCr,lcre?C01l<*Cn8ant ^OUT" 86 ^or*'fier» se personnifiant pour Cette déposition que le Comice de Provins doit apporter à I enquête, ce n’est ici ni le lieu, ni le moment de la faire. Le soldat qui fait feu avant le commandement manque à son devoir , et compromet souvent le succès. Lorsque la parole Impériale ee tiendra, lorsque l’enquête s’ouvrira, dans des...
À propos
Fondé en 1815, la Feuille de Provins était un journal hebdomadaire de Seine-et-Marne. Il paraît jusqu’en 1891.
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