Extrait du journal

Et une indicible angoisse, une tristesse ont pesé sur ces derniers débats. Angoisse dont les raisons profondes se sont dégagées progressivement au cours des divers exposés. Je crois pouvoir dire, exprimant la pensée de tous, que notre tristesse était, en définitive, l’effroyable crainte de voir se dilapider, se flétrir, se déshonorer ce qui, pendant ces années de douleur, fut notre lumière. Pendant quatre années, nous avons aimé passionnément nos camarades de combat, nous avons risqué notre vie pour eux. Quand l’un ou l’autre tombait, pris par la Gestapo, nous vivions protégés par son silence. Et la pensée de nos morts nous donnait une force invincible. Et notre but, c’était la France, sa liberté, notre liberté....