Extrait du journal

VOICI les estrades démontées et les drapeaux, roulés comme des ombrelles, dorment en paquets dans les placards. Aux carrefours, rendus aux voitures, les pavés et le macadam conservent secrètement, pour quelques jours encore, le souvenir attendri du doux piétinement des couples enlacés. Plus d’accordéons et les terrasses dégonflées ont repris leur air modeste. Des feux d’artifice qui éclatèrent comme de grands bijoux dans la nuit, 11 ne reste plus, ici et là. que quelques baguettes noircies. Les banderoles des grands défilés populaires, porteuses de cris, ont, sur leurs grandes échasses, repris sagerment le chemin des permanences....