Extrait du journal

L'HEURE où la France accueille les dépouilles dispersées ersées d e ceux qui luttèrent contre l’ennemi, qu’ils aient été soldats en uniforme. combattants sans uniforme, déportés polit! bues ou déportés au travail ; à l’heure où le symbole tragique des martyrs Inconnus rejoint la gloire déjà légendaire de ceux dont le nom resplendit. qu’ils aient jadis été de droite ou de gauche mais que le devoir a rassemblés, qu’ils s’appellent Gabriel Péri, Estienne d’Orve, Jean Cavaillès, Victor Basch, le père Corentin, Marx Dormoy, Léo Lagrange ; oui, tous ensemble mêlés : royalistes, communistes. socialistes, catholiques, juifs ou protestants ; à cette heure, pourrait-on exprimer le vœu très simple qu’au delà de cette minute de silence communément octroyée à de si hauts sacrifices, les Français s’accordent dans la solitude, un long temps de recueillement, non point seulement pour saluer les morts, mais pour s'interroger eux-mêmes et se demander ce qu’ils ont, eux les vivants, fait de leur vie....