Extrait du journal

Il est bien vrai que la France s'est pour ainsi dire retrouvée au cours de ces épreuves. Courage et sangfroid lui sont des vertus naturelles que dissimulent trop fréquemment les discordes intestines. Il nous faut désormais nous appliquer à rester tels que nous sommes, tels que le danger a montré que nous étions. Dès aujourd’hui et pendant tous les jours qui vont suivre, la même disci pline doit et devra être observée ; la même vigilance doit et devra s’exer cer. Un grand espoir est maintenant légitime, la raison ayant finalement dominé les passions violentes. Mais l’œuvre de paix n’est pas encore tout à fait achevée. Autour et derrière le gouvernement français, l’opinion pu blique française forme et formera comme un bloc, et, pour reprendre en l’adaptant aux circonstances la métaphore biblique, c’est sur ce bloc que se reconstituera et s’aménagera la maison nationale. Le Parlement, prochainement — c’est-à-dire dès que les négociations nouvelles auront produit le premier résultat espéré. — prendra connais sance de toutes les pièces du procès dont les débats ont rempli les semai nes dernières, et qui est probable ment près de se clore. Il faut souhai ter que le courage et la dignité dont a fait montre le pays inspirent les prochains travaux parlementaires. Nous nous sommes employés, ces derniers jours, à rappeler que, sur tout dans les conjectures graves, la vérité, toute la vérité, devait être connue de la nation dont le sort est en cause. Nous persévérons et persé vérerons dans cette entreprise, dont l’utilité et la légitimité nous parais...