Extrait du journal

Voici une des plus importantes questions dont lotinoce publique se soie occupée dans notre siècle. Après diverses phases d’études et de projets, qui ont servi à appeler sur elle l’attention , elle paraît être mise décidément à l’ordre du jour pour une exécution prochaine. Il ne s’agit de rien moins que de retoucher la carte du monde , non celte carte politique que les traités et les guerres font et défont à coups de plumes et d’épées, mais la carte physique elle-même. Il s’agit de réunir les deux hémisphères, séparés seulement par une étroite barrière qui ne semble laissée là par la naturequepour donner à l’activité humaine l’honneur d’ouvrir cette voie toute désignée. L’isthme de Suez, en effet, n’a pas trente lieues d’étendue, et c’est cette minime di.'t mco qui, coupables communications entre la Méditerranée et la mer Rouge, a établi jusqu’ici une solution de continuité dans le courant des idées européennes. Notre monde, le monde du christianisme et delà civilisation, a vu s’arrêter devant cet obstacle si force propagatrice : ce n'est qu’au prix des dévouements les plus pénibles et par l’action isolée des missionnaires que quelbues rayons épars de notre lumière pénètrent dans les pays dont celle impasse nous sépare. Ce doit donc être l’objet de tous nos vœux de nous les rattacher, de les faire entrer pas à pas dans le système général de l’Europe , cette fille aînée de la foi , et de les soumettre à...