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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 1 juin 1871

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
1 juin 1871


Extrait du journal

L’attitude ferme de l’Assemblée na tionale , le patriotisme éprouvé de M. Thiers, l’action vigoureuse de l’armée, viennent de sauver la France d’une ruine complète, mais il reste encore beaucoup à faire pour que l’œuvre de salut soit achevée. Le plus fort du danger est passé, il serait ab surde de croire que le danger n’existe plus et que le foyer incendiaire, éteint sur un point, ne peut passe rallumer sur d’autres. La furieuse anarchie et la dictature furieuse vaincues à Paris, feront des efforts pour rejoindre en province leurs tronçons coupés, le crime ne désarmera pas, il faudra le désarmer par force. Nous ne croyons nullement à des entreprises comparables à celle qui vient d’inonder Paris de sang et de le couvrir de débris fumants; les moyens, non la volonté, manqueront aux fac tieux ; mais nous ne pouvons pousser l’optimisme jusqu’à croire que l’ordre est rétabli lorsque l’autorité reste dans la condition incertaine et précaire où elle se trouve actuellement. Nous souffrons du provisoire et nous ne pouvons pas immédiatement sortir du provisoire, voilà le mal qu’il faut sa voir reconnaître et contre lequel il faut se prémunir. Nous sommes de ceux qui admet tent pleinement la souveraineté de l’Assemblée ; nous ne lui contestons pas le droit de constituer la France au mieux des intérêts permanents du pays, et de donner à la situation actuelle la solution définitive qui lui paraîtra la meilleure, la plus conforme à nos tra ditions dans le passé, à nos aspirations vers l’avenir; mais de ce que l’Assem blée possède ce droit, il n’en résulte pas qu’elle doive en user; elle ne commettrait point d’usurpation en tranchant dès à présent la question de la forme du gouvernement, mais mé nagerait-elle ainsi suffisamment la stabilité future du gouvernement qu’elle fonderait? Pour des raisons que nous avons déjà données et qui se tirent de l’état de la France, nous en doutons, et il nous semble à vrai dire que l’Assem‘ Liée en a douté aussi, et qu’elle est peu disposée à prononcer sur la forme dé finitive du gouvernement, si même elle ne laisse pas ce soin à une autre Assemblée, avant d’avoir fait les trois ou quatre grandes lois nécessaires au rétablissement du bon ordre en France. Hans ce provisoire forcé, sommesnous donc condamnés à n’avoir qu’une autorité vacillante et doutant d’ellemême? Non, sans doute, car s’il en était ainsi, il faudrait à tous risques et immédiatement reconstituer, sous sa forme définitive, la stabilité du pou voir. Mais l’obligation ne se pré sente pas à nous avec une telle ur gence. S’il est vrai que la forme du gouvernement doit rester quelque temps encore incertaine, il n’est pas moins vrai que sous la République comme sous la Monarchie, l’autorité peut être ferme et doit suffire à la dé fense de la société. 11 existe une autorité bouvet aine, c’est l’Assemblée; il existe une loi, c'est l’ensemble dt»a dispositions légis...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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