Extrait du journal

On lit dans le. Mon teur de la Meurthe : Quoique la sai son soit encore trop peu avancée pour que l’on puisse au gurer quelque chose de certain de la récolte prochaine, les cultivateurs constatent cependant que rarement le blé est sorti de terre dans des conditions plus favorables. La plante est abondante, vigoureuse et d’une routeur vitale. Les petites gelées que nous avons régulièrement chaque nuit, arrêtant la végétation, préserveront le blé, des atteintes des frimas, qui, trop souvent, au mois de mars, font sentir leurs funestes effets. . — Le» journaux de. Lyon du 48 février rapportent la nou velle d'un déplorable accident. Voici la relation du Salut public : Hier, vers cinq heures du soir, une forte commotion ac compagnée d’un bruit sinistre est venue jeter l’épouvante parmi les personnes domiciliées dans la partie des avenues de Saxe et de Vendôme située entre les pouls Lafayette et de l’Hôtel-Dieu. On eût dit qu’une maison venait de s’écrouler ou qu’une marh ne venait de voler en éclats. La population des environs fut bientôt dehors et vit s’élever, au milieu d’une épaisse fumée, des fusées et d’autres pièces d'artifice, pendant que de nombreuses détonations, ressemblant à des L ux de peloton, éclataient dans l’air. On n’avait plus de doutes sur la nature de l’événement qui venait d’arriver : une explosion venait d'avoir lieu dans le chantier de M. Kraud, artificier, où un incendie s’était déclaré. Ce chantier occupe un terrain situé entre l'avenue de Saxe, l’avenue de Vendôme et la rue Bonnet. Il se compose de maisonnettes et de baraques, qui servent d’ateliers et de magasins. C'est dans un de ces ateliers, où étaient occupés M. Fraud et plusieurs ouvriers et apprentis, que l’explosion a eu lieu. Le toit de la maisonnette était emporté, tandis que, comme nous l’avons dit, le feu se communiquait aux pièces d’artifices et consumait les autres parties du bâtiment. On peut se faire une idée d» la position terrible des per sonnes qui se trouvaient dans l’atelier au moment de l’ex plosion, resserrées dans un étroit espace, en face d’un dan ger éclatant comme la foudre. Aussi, plusieurs d’entre elles ont-elles été grièvement atteintes : M. Fraud, d’abord, qui a été retiré la figure en sang, les cheveux et les mains brûlés, les vêtements enlainbevux, et qui a été transporté à son do micile. Un ouvrier aurait été aussi sérieusement blessé et transporté chez lui ; enfin, un apprenti de treize à quatorze ans a été amené à l’Hôtel Dieu dans un étal très-grave, avant aussi la figure et les mains bi ùtées. D’autres personnes ont également reçu des blessures de moindre importance. A l'heure qu’il est, nous ne saxons si l’état des victimes s’est amélioré ou aggravé. F‘ar un hasard providentiel, le feu n’a pas atteint les en trepôts avoisinants et contenant de la poudre et des pièces de pyrotechnie, et pourtant une seule étincelle partie du foyer de l’incendie, qui lançait en tous sens des gerbes de feu, eût suffi pour faire sauter tous les ateliers. Les voisins ont fait tous leurs efforts pour éteindre l’in cendie et pour porter secours aux blessés, en attendant la présence des pompes, qui n’ont pas tardé d’arriver sur le...