Extrait du journal
RAPPORT A L’EMPEREUR. Sire , Quelques villes importantes qui, n’étant pas sièges d'académie, n’ont pu être pourvues des établisse ments réguliers du haut enseignement, ont reçu de la nouvelle législation sur l'instruction publique les moyens d’obtenir la création d’écoles préparatoires à renseignement supérieur des sciences et des let tres. Comme les écoles préparatoires de médecine, dont sont dotées un assez grand nombre de villes où des facultés de médecine n’ont pu être établies, les écoles préparatoires à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres seront des établissements mu nicipaux dont les villes feront les frais, et dont le ministre de l’instruction publique réglera l’enseigne ment. Les étudiants pourront aussi y ptendre des inscriptions témoignant de leur assiduité ; les con naissances qu’ils y acquerront seront, après deux an nées, constatées par un certificat particulier que l’arti cle 5 du décret du 22 août 1854 a institué sous le nom de Certificat de capacité pour les sciences appliquées. On enseignera dans les écoles préparatoires les mathématiques, la mécanique, la physique, la chi mie, l’histoire naturelle, ta littérature française, l’histoire de France, la géographie physique et poli tique, le dessin. Tout en s’appuyant sur la théorie, renseignement des écoles préparatoires, largement pourvues de laboratoires pour les exercices pratiques, de nombreux modèles pour les démonstrations, d'in struments pour les expéiiences, doit surtout recourir à ce s applications qui fournissent aux arts industriels leurs données les plus fécondes, améliorent sans cesse le bien-être des populations, et font des scien- i ces les bienfaitrices de l’humanité. Tel est, en effet, : l'esprit des progt amines que le conseil impérial de l'instruction publique a donnés à ces écoles. Ils se rapprochent beaucoup «le celui de la licence ès scien ces, dégagé des théories les plus difficiles, et du pro gramme du baccalauréat lui-même, dont on a écarté les exercices de langues anciennes. Ils ré.»umeut aussi fidèlement que possible les connaissances que le génie des sociétés modernes, en renouvelant en quelque sorte la face du monde, a produites de son propre fonds ; mais en même temps ils se sont bien gardés d’omettre cet enseignement littéraire et his torique qui est si éminemment propre à compléter la culture de la jeunesse, et qui. au milieu des com binaisons matérielles, toutes merveilleuses qu’elles sont, la rappelle heureusement vers les régions su périeures du monde moral. Parmi les villes qui sollicitent la création d’une école préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres, la ville de Nantes a montré l'empressement le plus louable. Celte ville, siège au trefois d’une université florissante, qui possédé en core aujourd'hui une école de médecine et l’un des plus beaux lycées de l’Empire, réclame, au nom de son passé et dans l’intérêt de son avenir, l'institu tion d'une école préparatoire à l'enseignement des sciences et des lettres. Elle a pris généreusement tous les engagements qui doivent assurer le succès de cette création. Distinguée entre toutes par le dé veloppement de son commerce et de son industrie, placée dans le voisinage de la grande usine impériale d'hidret, qui excite et éclaire son activité, elle a de vancé l'initiative du Gouvernement en cherchant à offrir à sa laborieuse jeunesse des ressources nouvel les d’instruction pratique. Depuis longtemps déjà ses cours de chimie, son école professionnelle, suivis avec tant d’ardeur, prouvent que les esprits sont parfaite ment préparés à recevoir un enseignement plus élevé et non moins fécond en applications utiles. La ville de Nantes me semble donc, à tous égards, mériter l’honneur d’étre le premier centre où le Gouverne ment fonde une école préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres. J’espère que Votre Majesté daignera revêtir de sa signature le projet du décret ci-joint, qui comblera les vœux d’une des villes les plus digues de sa bienveillance. Je suis avec le plus profond respect, Sire, De Votre Majesté Le très-humble, très-obéissant et très—fidèle serviteur, Le ministre de l'instruction publi que et des cultes, 11. Forioui.....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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