Extrait du journal

improvisé, pas même le calorifère: je m'en aperçus à la douce chaleur qui ne tarda pas à me tirer de mon engourdissement glacial. J'aurais pu me croire à Paris, en touré de mes meubles en style renais sance; j’avais alors le goût de la renais sance. M. Durand, mon tapissier, m'avait même apporté mi vieille tenture des Gobelins, historiée de grands personnages mytho logiques ; mes faïences de Palissy, avec leurs ornements, en relief, de lézaids, de serpents et de grenouilles, et jusqu’à ma fameuse toile du Giotto, le Massacre des Innocents. Certes, il pouvait me contenter A moins ; mais, je le répète, M. Durand est. l’exactitude faite homme ; je lui avais demandé mon mobilier complet, il me l’a vait apporté complet, et si, en même temps que le mobilier, il ne m’avait pas livré les portes et les fenêtres, c’est que le propriétaire s’y était opposé sans doute. Je me jetai sur ma couchette, où j * m’endormis aussitôt sous H n fluence fie la chaleur qui devenait excessive ; mais, emporté par le sommeil, je ne songeai même pas à dire à M. Durand de uiodén r le calorifère. Au milieu de la nuit, des craquements sourds sc firent entendre au-dessus de ma tête; mes murailles de roche semblaient se fendre en crépitant, et, de temps A autre, de légères écaillures de basalte tombaient sur ma couchette. A ces bruits, vingt autres bruits ne tardèrent pas à se mêler ; j entendais des soupirs, des mur mures de toutes sortes, même le murmure de IVmu, qui semblait, par secousses, venir battre l’entrée de ma grotte. Pu incendie, causé par mon calorifère,...