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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 4 décembre 1853

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
4 décembre 1853


Extrait du journal

fille n’a qu’un mot à dire : Vous avez donc peur! — Moi, répond l’autre, piqué d’un tel soupçon ; quand tous les diables d’enfer viendraient danser ici une sara bande, vous me verriez au milieu de leur cercle aussi tranquille et aussi calme que le dimanche sur le Mail. Il s’alloDge bravement dans une espèce de bière ; on lui blanchit la ligure avec une bonne poignée de fa rine, on le couvre d’un linceul ; on tend la chambre de quelques draperies noires pour que la mise en scène ne laisse rien à désirer et on allume une lampe, qui jette sur le cadavre des lueurs funèbres. Ces préparatifs achevés, la jeune fille va trouver son second soupirant. Notre voisin, lui dit-elle, est mort cette nuit d’une indigestion qu’il s’est donnée. Dieu veuille avoir son âme! Il n’avait ni parents, ni amis, car c’était un assez bon homme, mais d’humeur difficile. Il n’y a personne pour le veiller. Vous de vriez bien lui rendre ce dernier service qu’on ne re fuse pas à un chrétien. Le galant fait la grimace. Pas ser quelques heures en compagnie d’un mort, cela n’est pas, à son avis, un tête-à-tête bien réjouissant. Mais il se résigne pour échapper aux railleries de la jeune tille qui fait semblant de douter de son cou rage. Voilà nos deux hommes en présence. Si le mort n’est pas à son aise, le vivant grelotte de tous ses membres. Mille histoires de revenants et de far fadets que lui coulait sa nourrice lui reviennent en mémoire. Pour se donner uue contenance, il fre donne un couplet joyeux dont le refrain expire sur ses lèvres. La jeune fille, enchantée de la tournure que prend sa plaisanterie, s’en va droit au troisième larron et lui dit de prendre une queue formidable des griffes, des cornes, des chiîues, tout l’attirail d’un suppôt de Satan, pour faire peur à son rival qu’on a eu, dit la belle avec dédain, toutes les peines du monde à décider de veiller un homme trépassé depuis vingt-quatre heures: — Fi le poltron ! s’écrie le der nier amoureux, qui est sans contredit le plus brave des trois, et il se réjouit d’avance de la (erreur qu’il va lui causer. Sa métamorphose est si complète qu’en se mirant dans une glace, il se fait peur à lui-même; des flammes partout, le capuchon d’un rouge écla tant couronné de la plus belle paire de cornes qu’on...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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