Extrait du journal

La première représentation d’une comédie en trois actes , en prose, intitulée le Veuf amoureux , et qu’on a jouée , ou plutôt essayé de jouer ce soir k l’Odéon, a été signalée par un évènement unique dans les annales dramatiques. Le public avait ri si ironiquement et sifflé si souvent pendant les deux premiers actes , que les acteurs , d’après l’ordre du directeur sans doute , crurent devoir se retirer. Une demi-heure se passe et lu toile se lève. Les auteurs se présentent pour jouer les Fausses Con fidences. Mais vainement ils veulent se faire en tendre ; leur voix est couverte par les cris : « Le troisième acte de la pièce nouvelle I » L’exigence du parterre devient telle, que le régisseur s’avance et dit : « Messieurs, l’accueil que vous avez lait aux deux premiers actes de la pièce nouvelle, a paru assez décisif à l’administration pour l’engager k ne pas vouloir, par respect pour votre jugement , que l’on continuât k jouer cet ouvrage. (Le bruit continue. ) Cependant , si vous l’exigez.... » — Oui, s’écrie-t-on. Une demi-heure se passe encore, la toile se lève de nouveau. La décoration qui de vait servir pour le 5e acte du Veuf Amoureux est posée. Mais qui voit-on arriver ? Les acteurs? Non ; encore le régisseur qui dit : « Messieurs, M. Vizentini qui remplissait le rôle du paysan est parti et il sera impossible de le retrouver. Ainsi , nous ne saurions vous satisfaire. » — Faite lire son rôle. — Kl bientôt un acteur en frac, Leleu , lit le rôle du paysan. On joue donc k la hâte et sans ensemble ce 5r acte, qui n’est pas accueilli avec plus de fa veur que les deux piemiers. Par hasard lu dialogue...