Extrait du journal
FAITS DIVERS. - PARIS. - M. Lavocat, dé puté, dont l’état a inspiré un moment de vives inquiétudes, est maintenant en pleine convalescence. Cet heureux retour vers la santé est dù aux soins de M. le docteur Piétri, mé decin de la manufacture royale des Gobelins, dont M. La vo cal est administrateur. — Depuis quelques jours, la police a arrêté à Paris un grand nombre de repris de justice soumis à la surveillance. Ce n’est pas de cette année seulement que l’on a remarqué que c’est surtout au retour de la belle saison que les libérés rompent ainsi leur ban pour se rendre furtivement dans la capitale, où heureusement on leur fait bonne chasse. Dans la seule journée d’hier, le service de sûreté a mis en état d’arrestation les six individus dont les noms suivent, qui tous auront à répondre devant le tribunal correctionnel du délit de rupture de leur ban de surveillance : Charles Mignot, arrêté dans le quartier des Gobelins; Louise Sophie, femme Quentin, arrêtée rue Popincourt; Henri Asz, débardeur, ar rêté à la Courtille; Jean Mazin, dans le quartier de l’hôtel de ville; Joseph Gosse, au Palais-Royal, et enfin Félicité Flagret, rencontrée sur le boulevard du Temple, où elle cher chait fortune. On comprend de quel intérêt il est d’empêcher les libérés de se rassembler ainsi à Paris, où leur présence se signale inévitablement par de nouveaux méfaits. (Gazette des tribunaux.) DEPARTEMENTS. — Le pont de service établi pour la , construction du viaduc sur la Durance, près Avignon, vient d’être emporté sur une étendue de 50 mètres environ par la dernière crue des eaux de cette rivière. NOUVELLES DE MER. — Un fameux plongeur, nommé Guérin, a retiré, mardi dernier, un lingot d’argent de25 ki logrammes, provenant du trois-mâts le Georges-Sand , coulé 11 y a environ deux ans, au large de Barllcur, par 30 brasses d’eau. Il y a tout lieu d’espérer qu’une grande partie du chargement de ce navire, consistant en coton et minerai de cuivre, pourra être sauvée si le beau temps continue. Toulon, 30 mai. Dans la nuit du 25 au 26 du courant, le brick-goélette sarde le Cheval-Marin, du port de 72 tonneaux, commandé par le capitaine Merenda, parti de Cagliari le 12 mai avec un chargement de peaux, cuirs, os d’animaux et quelques groups d’argent monnayé, à destination de Mar seille, courait vent arrière avec beau temps, mais brumeux, lorsqu’un gros navire à trois mâts, louvoyant sans doute, l’a borda par le travers. Le Cheval-Marin a sombré presque immédiatement; l’équi page, composé de huit personnes, n’a eu que le temps de mettre la chaloupe à la mer , de se précautionner d’une boussole, car il était à 45 milles au large du cap Lardier, et de faire route vers le nord, sans provisions, sans habille ments. Après vingt-quatre heures d’efforts inouïs, les naufragés eurent le bonheur de rencontrer le bateau de service de la douane, qui s’empressa de leur remettre le peu de provisions qu’il possédait en pain et en vin. Ils arrivèrent quelques heures après à Saint-Tropez, où ils ont été accueillis et se courus par M. le vice-consul Gérard. Ces infortunés n’ont pu reconnaître le navire qui a eu le malheur de les rencontrer, tant la nuit était obscure et le temps brumeux. A quelque nation qu’il appartienne, le fait est que ce navire a continué impassiblement sa route, sans leur offrir les prompts secours que réclamait leur fâcheuse position. IVECROEOfwIE. — Le colonel Charles de l’Epine, ancien aide de camp de M. le maréchal comte Gérard, vient de terminer sa carrière à Châlons-sur-Marne, après une courte maladie. Cet officier supérieur avait servi de la ma nière la plus honorable dans toutes les campagnes de l’em pire: promu au grade de colonel après la bataille de la Moskowa, où il avait été atteint à la poitrine par une contusion de boulet, il passa dans l’inspection aux revues et successi vement dans le corps de l’intendance militaire. 11 joignait aux avantages d’une éducation soignée les agréments de l’es prit et les charmes du plus heureux caractère. (Débats.) STATISTIQUE. — Il est entré dans les abattoirs et il en est sorti dans le mois de mai dernier : 7,017 bœufs, 1,528 vaches, 7,662 veaux, 39,555 moutons, 294 taureaux, 11 boucs et 17 chèvres; le commerce a reçu 400,035 kilogr. de suifs fondus. L’entrée et les sorties du mois de mai 1845 ont été de 6,929 bœufs, 1,851 vaches, 8,276 veaux, 39,034 moutons, 311 taureaux, 7 boucs et 11 chèvres; le commerce avait reçu 595,516 kilogr. de suifs fondus. En comparant ces deux mois, il en résulte qu’il y a une augmentation, en faveur du mois dernier, de 88 bœufs, 521 moutons, 4 boucs et 6 chèvres, et une diminution de 323 va ches, 714 veaux et 17 taureaux ; mais une diminution remar quable est celle des suifs fondus; elle s’élève à 195,481 kilo grammes. Elle ne peut s’expliquer que par l’exportation des suifs en branche, dans les fondoirs placés dans la banlieue de Paris. CHEMIW8 DE FER. — On lit dans le Railtcay : L’inauguration de la ligne du Nord paraît toujours lixée au 14 de ce mois, et l’exploitation publique commencera, dit-on, le 20. Un nombre suflisant de locomotives parcourt déjà la ligne, et dès aujourd’hui 147 wagons sont à la disposition de li compagnie. Les wagons destinés au transport des voyayeurs ont été construits avec élégance ; le luxe et le confortable ont été je tés avec profusion dans la première classe; des dispositions destinées à procurer aux voyageurs un bien-être nécessaire dans un long parcours, ont été prises dans* les wagons de 2' classe ; des mesures ont été adoptées pour donner aux voyageurs de 3' classe un moyen de transport peu coûteux ; par une combinaison heureuse, on pourra, moyennant une faible rétribution, donner au public peu aisé les moyens de parcourir le chemin de fer d’une façon commode et offrant toute sécurité pour la santé des voyageurs. Un système de ventilation permet de renouveler l’air dans toutes les caisses de voitures. Les ateliers de La Chapelle, les magasins de marchandises sont en pleine construction ; des halles ont été élevées et ont reçu les locomotives et les wagons construits....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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