Extrait du journal

Nous ne savons s’il est exact, comme le bruit en a couru, que le ministre de la guerre eût conçu le dessein d’autoriser tous les officiers généraux diffamés par VAurore et M. Zola à déposer des plaintes personnelles et à se porter partie civile. Des bruits contraires circulent aujourd hui. On aurait été ému de la perspective d’une série de débats scandaleux qui, s’ils eussent répondu dans une certaine me sure aux exigences de l’opinion, n’au raient pas été sans provoquer une longue agitation. Ces considérations ont leur va leur; mais, ce qui est certain, c'est qu’on n’en serait pas arrivé à discuter sur de telles questions si, dès le début, il ne s’étail pas produit dans les résolutions du cabinet un flottement qui a empêché qu’on coupAt court aux conséquences qu’il était facile de prévoir. Certes, c’est sur les initiateurs de la campagne que pèse la plus lourde responsabilité, mais le gouvernement en a assumé également une large part. D un côté l’audace, de l’autre la faiblesse et l'indécision; total : l’anarchie morale.en attendant mieux....