Extrait du journal

M. YvesGuyot, de passage à Paris entre deux inaugurations de chemins de fer, a appris qu’un accident s’est produit sur la ligne de Yincennes. Aussitôt il a adressé aux inspecteurs généraux chargés du con trôle des chemins de fer une circulaire pour apprendre au public qu’il va s'occu per de régler les conditions dans lesquelles le personnel des mécaniciens sera désor mais recruté. M. Guyot a découvert dans l’ordonnance du 15 novembre 1846 l'article suivant : « Nul ne peut être employé en qualité de mécanicien conducteur de train, s’il ne produit des certificats de capacité délivrés dans les formes qui seront déter minées par le ministre des travaux pu blics. » Ni les ministres qui ont précédé M. Yves Guyot, ni M. Y’ves Guyot luimême, n’ont jamais songé à user du droit que cette disposition de loi leur con fère et à régler les conditions de recrute ment des mécaniciens et des chauffeurs. Le ministre veut combler celte lacune; il demande aux inspecteurs du contrôle de lui faire un rapport sur la question, qu’il résoudra le jour où ses déplacements lui laisseront le temps de s’occuper des affaires de son ministère. Ce jour viendrat-il jamais? Est-il désirable qu’il vienne ? Aujourd'hui le choix des mécaniciens est fait par les directeurs des Compagnies. Le public trouve dans ce système une double garantie : la compétence des ingénieurs chargés de la direction des chemins de fer et la responsabilité des Compagnies, qui ont intérêt à ce que le personnel des mé caniciens et des chauffeurs soit aussi bien composé que possible. Nous doutons fort qu’un règlement ministériel, fût-il rédigé de la main de M. Yves Guyot, assure mieux la sécurité des voyageurs....