Extrait du journal
Hier au soir, à sept heures, M. le préfet de la Seine a in stallé dans leurs fonctions les prud’hommes nommés en rem placement des titulaires sortant d’exercice celle année. Cette solennité a eu lieu en présence de tous les prud’hommes réunis à cet effet dans leur prétoire. Après l’installation des trente-six nouveaux élus, M. le préfet a prononcé l’allocu tion suivante : « Messieurs, une grande et nouvelle solennité se prépare à Londres, solennité industrielle, lutte pacifique à laquelle sont convoqués généreusement tous les peuples du globe et où, n’en doutons pas, la France saura conserver le haut rang que lui ont si légitimement acquis le goût délicat de ses artistes, l’esprit inventif de ses fabricants et l’intelligente habileté de ses ouvriers. « L’exposition des produits de l’industrie est une idée toute française qui, après avoir porté ses heureux fruits sur notre propre sol, va s’implanter chez les autres peuples ri vaux, ainsi forcés de payer encore tribut à notre génie en nous imitant. « Mon premier besoin, en venant au milieu de vous, mes sieurs, a été de vous entretenir des titres d’honneur de no tre industrie nationale. « L’industrie parisienne, à laquelle vous appartenez tous ici, ne lui a-t-elle pas toujours servi de guide et île modèle ? ’ « Mais je viens m’adresser aujourd’hui, bien moins aux membres actifs de cette riche et puissante industrie de Paris qu’aux délégués qu’elle s’est elle-même choisis pour étudier ses besoins, détendre ses intérêts et concilier ses différends. A ces divers titres, messieurs, l’institution des prud’hommes a répondu pleinement à toutes les espérances ; je le recon nais avec une satisfaction réelle et je suis heureux de vous en reporter le mérite. a Témoin de votre zèle assidu, de vos efforts incessants pour prévenir ou apaiser tout conflit entre les ouvriers et les patrons, en les éclairant les uns et les autres sur leurs devoirs comme sur leurs droits réciproques, je me félicite d’avoir à constater tout ce qu’il y a de rassurant pour l’or dre et de fécond pour la prospérité publique dans un pareil dévouement. « Sur 9,020 affaires soumises à votre juridiction pendant le dernier exercice, 361 ont donné lieu à jugement, 8,659 ont été conciliées; c’est-à-dire que. 96 sur 100 se sont arrangées à l’amiable, grâce à la prudence de vos amis et à la légitime influence de votre paternelle autorité. « En examinant avec soin les différentes causes sur les quelles vous avez clé appelés à statuer, j’ai pu voir que les quatre conseils de prud’hommes se sont toujours montres jaloux d’assurer à l’ouvrier la garantie de ses droits. Ainsi...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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