Extrait du journal

tier-général n’a cessé dé s’avancer ; c’est dire que l’ennemi n’a cessé d’être battu ; il a depuis ce tems perdu 2400 prisonniers , un grand nombre de morts *, celui des blessés n est pas moindre. Les français sont tellement familiarisés main tenant avec les russes, dont on leur avait fait si grand-peur , qu’ils aiment mieux se battre avec ceux-ci qu avec les autrichiens. Cependant les combats sont terribles , car on est souvent obligé de se prendre aux cheveux ou au collet, ou de faire usage de la crosse du fusil. On amene à tout moment des malheureux russes exténués5 de besoin, et qui s étaient cachés dans les rochers, dans les bois, sur les arbres , dans la crainte d’être guillotinés. Les routes sont cou vertes de pièces de canon, de caissons , de fusils , de gibernes , de bagages , que 1 ennemi , dans sa frayeur, a abandonnés. On lui a pris tant de chevaux , que sur le champ de bataille, on en vendait quatre pour cinq louis. Les soldats fran çais sont chargés de butin ; beaucoup d’officiers russes qui ont été tués, avaient de grosses sommes sur eux....