Extrait du journal

Les opérations militaires contre Paris ne semblent pas devoir commencer aussitôt que le public aurait pu le croire. Si l’As semblée incline visiblement vers une poli tique de rupture ouverte et violente avec la Commune, le chef du Gouvernement se préoccupe, avant tout, d’éviter les effusions de sang prématurées. Il arrive, du reste, tous les jours, de nouvelles troupes à Ver sailles : le général Ladmirault, qui est rentré d’Allemagne avant hier, a offert ses services qui ont été acceptés. Il aura un commandement. Le maréchal Mac-Mahon est destiné aussi, ajoute-t-on, à en avoir un autre. Les communications télégraphiques en tre Versailles et les points de concentra tion des troupes autour de Paris sont au jourd’hui définitivement établies. Un fil direct relie Châtillon à la préfecture de Versailles. Un combat assez vif a eu lieu ce matin à Courbevoie entre la brigade Gallifet et les bataillons fédérés. L’action s’est tei minée par l’occupation du pont de Neuilly par 1a première. Les décrets de Y Officiel de Paris ont produit ici une impression pénible. A tous les bons esprits, la situation paraît désor mais trop tendue pour pouvoir durer dans de telles conditions. La circulation entre Versailles et Paris devient de plus en plus difficile. Pour sor tir de Versailles, l’autorité militaire exige maintenant des laissez-passer délivrés par elle....