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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 8 avril 1874

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
8 avril 1874


Extrait du journal

— Et que vous dirai-je, madame ? J’étais là, je passais... votre nom frappe mon oreille... il partait d’un groupe où l’on riait. Malgré moi j’écoute... Dix lorgnettes se tournent du côté où vous étiez... Un mot arrive qui me fait monter le rouge au visage... Je m’approche, et avant même d’avoir réfléchi, j’avais dit à 1 insolent ce que je pensais de sa sottise... — Et c’est parce qu’un inconnu ne se respecte pas lui-même en ne respectant pas la femme dont il parle, que vous jouez votre vie !... Me compromettre ainsi !... donnera mou nom le retentissement d'un duel 1 l’exposer aux commentaires, aux suppositions de quelques milliers de sots ! ah! vous m’aimez bien peuI — Moi ne pas vous aimer!... Moi qui vous adore 1 Le mot était pari i comme part une balle. Mme Iluchassaing, qui s’y attendait, qui le désirait peut-être, rougit jusqu’au b'anc des yeux. Quand il eut le sentiment de ce qu’il avait dit, M. d’Arcagnon devint tout pâle. — Pardonnez-moi, madame ! s’écriat-il, le secret de ma vie m’est échappé..4 Je n’ai pas réfléchi pcndânt cette minute cruelle ; j’ai sr-nti une pointe aiguë me frapper aju cœur ! Ah 1 ces rires sur de telles bouches et ces regards insolents qui vous cherchaient ! Je n’ai plus rien vu... Je me suis élancé ; il y aurait eu devant moi dix épées, une voix m’eût dit que je courais à une mort certaine, que m’eût fait tout cela ! Il s’agissait de vous ! Faites donc en tendre raison à un homme qui n’a qu’une pensée, toujours la môme, une pensée qui le suit depuis qu’il vous a rencontrée?Estce que je vous en ai jamais parlé, dites? Est-ce que je vous ai poursuivie, harcelée, fatiguée de cei amour ? E^t-ce que j’espère quelque chose, moi ? Il a fallu un hasard abominable pour que mon cœur fit explo sion ! Ah 1 je ne le maudis pas 1 je lui au rai dû l’ivresse de vous dire, à vous, bien çr. face, tous la lumière de vos yeux qui m’éblouissent : Je vous aime, je vmys aime, je vous * J . MllllU » ( . * Il était hors de lui, il ne se connaissait plus ; il avait pris ses mains elles couvrait...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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