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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 8 février 1842

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
8 février 1842


Extrait du journal

La superficie du village sera de près de 7 hectares; cin quante-deux lots de ô ares chaque seront distribués à autant de familles admises à ce partage parM. le gouverneur, et im patientes d’entrer en possession. 450 hectares forment le ter ritoire concédé, ce qui donne à peu près 8 hectares par fa mille, dont un, ou peu s’en faut, en vignes ou vergers. Ces vignes étaient fort belles et très-productives, comme le sont en général les vignes du Sahel. Elles sont abandonnées de puis deux ans ; mais il sera facile aux colons de les rétablir et d’en retirer un riche produit. « Indépendamment des lots à construire, divers emplace ments sont réservés pour l’église, le presbytère et pour l’é cole, et une caserne de gendarmerie; les rues, de 15 et 12 mètres, seront vastes et spacieuses autant qu’il le faut pour les besoins d’une population agricole, et le village, placé sur un terrain en amphithéâtre à l’entrée d’une vallée étroite qui contourne les coteaux voisins, présentera un coup d’œil pit toresque. « Les dispositions adoptées par M. le gouverneur général sur l’avis du conseil, et la mesure générale prescrite par M. le ministre de la guerre pour donner aux établissements de colonisation qui vont naître les développements les [tins rapides, permettent de croire qu’avant la fin de cette année le village de Raddous présentera d’avantageux et incontesta bles résultats. Ainsi qu’on a déjà eu plusieurs fois l’occasion de le dire, d’autres projets de création de village se prépa rent; il seront successivement mis au jour, dès qu’ils auront été officiellement et régulièrement adoptés. Les faits prou vent que la simple et loyale publication des opérations de ce genre suffit pour appeler en Algérie, et engager à concourir au grand œuvre de la colonisation bien des familles labo rieuses, qui s’empresseront de lui apporter le secours de leurs bras, et d’y venir chercher la propriété et l’aisance qui leur manquent en Europe. « Toutefois, pour éviter toute espèce de mécompte, on ne saurait trop recommander aux familles disposées à venir en Algérie, de s’adresser chaque fois, par l’entremise du préfet, à M. le ministre de la guerre, afin de ne se mettre en route qu’autant qu’elles auront reçu préalablement l’avis que le mo ment est opportun de venir. » — On nous écrit A'Alger, 18 janvier : « Nous avons, celte année, un hiver assez rude; nous n’en avions même pas encore eu un semblable depuis que nous occupons l’Algérie. Après deux ou trois jours de pluies ora geuses, mêlées de grêle, nous avons ru île la neige dans la journée du 7 et dans la nuit suivante. « Dans la matinée du 8, la plupart des habitants d’Alge étaient sur leurs terrasses, occupés à les débarrasser de la neige qui les recouvraient : il y en avait de quatre à cinq pouces. Dans toutes les maisons, les huiles étaient très-forte ment figées, et, dans toutes les campagnes de nos environs, il il y avait de deux à trois lignes de glace sur toutes les eaux à ciel découvert et stagnantes. « Depuis la journée du 7, les différents groupes qui se découvrent d’Alger sont admirables de blancheur. Dans les années ordinaires, il n’y a guère que celui connu sous le nom de Jurjura qui soit couvert de neige à celte époque de Vannée. « Nous avons eu une très-mauvaise mer les derniers jours de l’année, surtout le 31; elle s’est continuée la nuit sui vante et toute la journée du 1er. Le 31, trois bâtiments avaient déjà été mis à la côte. « Dans la nuit du 31 au lrr, deux bâtiments firent côte dans la rade, dont l’un à la Santé ; il fut brisé et entièrement perdu. « En résumé, deux bâtiments seulement, durant tout ce mauvais temps, ont été mis hors de service; les autres ont éprouvé des avaries plus ou moins considérables. a Le 2, le temps se remettait; dès le soir, trois bateaux à vapeur chargés de troupes purent partir pour l’est. a Le 11, après le départ du courrier de France et de Bonne, M. le gouverneur général, avec son étal-major, est parti pour la province d’Oran, à bord du vapeur le Cocyte. Les nouvelles que nous continuons à recevoir de cette pro vince sont toujours bonnes; elles nous permettent d’espérer une solution prochaine à nos affaires avec l’émir. « La commission scientifique, y compris son chef ou di recteur, rentre définitivement le 1er mars prochain. Ceux de scs membres qui devaient rentrer le 30 novembre dernier ont été prolongés jusqu’au 31 décembre. « Les nouvelles portes de Bab-el-Oued et de Babazoun, qui étaient désirées depuis si longtemps, s’achèvent et sont tout à fait en rapport avec les besoins de la population. On conti nue à construire dans la partie basse de la ville, qui sera sous peu tout à fait européenne. « Déjà, depuis quelque temps nous avons une cloche à Saint-Philippe, qui est no'.re cathédrale, et nous entendons, soir et matin, comme chez nous, l’Angélus. Les indigènes se sont très-bien faits à ce nouvel état de choses, comme à la sortie de notre clergé pour les processions et les enterre ments. « Msr Du pu ch est toujours attendu ; le petit séminaire, la société de charité et la maison des orphelins, qui lui doivent leur existence, espèrent son retour. « M. le général de Rumigny, qui a pris le commande ment de la division au départ de M. le gouverneur général, a fait, depuis, de fréquentes courses dans les environs. Cet officier général était déjà connu parmi nous pour sa grande activité; il est parfaitement rétabli de la blessure grave dont il avait été atteint dans l’expédition de Medeah, en 1840. « Notre théâtre est toujours très-fréquenlé; beaucoup de nos théâtres de France ne le valent certainement pas. Nous ne parlons ici que des acteurs; car notre salle est trop petite, et tout à fait insuffisante pour le nombre des spectateurs. » ORDRE GENERAL. Nous, lieutenant général, gouverneur général de l’Algérie, Avons arrêté et arrêtons ce qui suit : Article unique. M. le lieutenant général comte de Rumi gny, investi du commandement des troupes et de la province «l’Alger, aura, en notre absence, la direction supérieure de l’administration. Les chefs des différents services correspondront avec lui pour toutes les affaires qui doivent être soumises au gouver neur général. Alger, le 10 janvier 1842. Bugeaud. — Le Moniteur algérien contient, en outre, un ordre gé néral du 10 janvier 1842, par lequel le général Bugeaud fait connaître à l’armée les promotions qui ont eu lieu par suite des propositions adressées à M. le maréchal ministre de la guerre, à l’occasion des expéditions de l’automne dernier. FAITS HIVERS. PARIS. — La caisse d’épargne de Paris a reçu, dimanche 6 et lundi 7 février 1842, de 7,693 déposants, dont 1,086 nouveaux, la somme de 1,0-53,842 fr. Les remboursements demandés se sont élevés à la somme de 519,000 fr. DEPARTEMENTS. — On lit dans le Sud de Marseille : « Le paquebot anglais nous apporte une lettre de Malle qui nous fait part d’un bien triste événement à la suite duquel...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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