Extrait du journal

FAITS HIVERS. — PARIS. — Le préfet de la Seine ne recevra pas samedi 8 février, mais il recevra les samedis suivants. — Deux militaires détenus au fort de Vanves, l’un par mesure disciplinaire, et l’autre en vertu d’un jugement du conseil de guerre, se sont évadés la nuit dernière de leur prison. Ces hommes, qui sont enfermés dans les casemates bâties dans la partie la plus reculée du fort, s’étalent aperçus que le surveillant, après l’appel du soir, avait négligé de pous ser le verrou fixé à l’extérieur de la porte. L’idée leur vint aussitôt de profiter de la circonstance pour s’évader. Quand ils crurent le moment favorable pour exécuter leur dessein, ils sortirent sans faire aucun bruit, dans la crainte d’éveiller l’attention des sentinelles placées sur les talus. Un premier obstacle se présentait, il fallait franchir une barrière élevée devant les casemates. Les détenus l’escaladèrent, puis ils se dirigèrent du côté de la porte du fort. Le pont-levis n’était pas encore levé, et ils sortirent immédiatement. Une lois dans la campagne, les deux fugitifs prirent la route de Paris, où l’un d’eux avait ses parents. Le lendemain matin, le surveillant, en faisant l’appel de ses prisonniers, s’aperçut qu’il en manquait deux. Le commandant du fort, informé de cette évasion, en rendit compte sur-le-champ au général commandant la division. Ce rapport était à peine arrivé à l’état-major, que l’un des évadés se représentait volontairement à la porte du fort, et déclarait à la sentinelle, qui ne voulait pas le laisser en trer, qu’il appartenait à l’établissement. Le concierge de la prison, appelé pour vider le différend, reconnut son pensionnaire, et s’empressa de le réintégrer dans la casemate. Cet homme déclara qu’il avait réfléchi sur les conséquences de sa conduite, et qu’il avait voulu réparer sa faute en revenant au fort. Quant à son camarade, c’est le nommé Schmitt, ex-fusilier au 3(J' régiment de ligne, qui subissait un emprisonnement, dont la durée devait encore être de quatorze mois. Schmitt a pris soin de renvoyer au fort de Vanves sa chemise, qui porte l’indication de la prison militaire dans laquelle il était détenu. Quant au surveillant, qui aurait, par sa négligence, occasionné l’évasion de ces détenus, une instruction judiciaire va être suivie à son égard devant le conseil de guerre. (Le Droit.) — Un commis, père de famille, qui, depuis dix-sept ans, était employé dans une maison de banque, où jamais sa conduite n’avait donné lieu à aucun reproche, a été arrêté hier matin sous l’inculpation de détournements de valeurs dont le chiflre dépasse IU,UUU fr. Ce malheureux, qui a fait l’aveu de sa faute, aurait, à ce qu’il déclare, eu le malheur de céder aux trompeuses promesses d’un individu qui pré tendait avoir trouvé le moyen infaillible de faire sauter la banque des jeux publics d’Allemagne, et qui l’avait engagé à aventurer sur le tapis vert de llomhourg et de Bade, d’a bord le peu d’argent qu’il possédait, puis des sommes détour nées par lui à sa caisse. Le sieur N... a été écroué au dépôt de la préfecture, sous prévention de détournements frauduleux commis par un serviteur à gages. (Constitutionnel.) DEPARTEMENTS. — On lit dans l'Avenir républicain de Saint-Etienne du 4 février : a Dans notre dernier numéro, nous annoncions qu’au moment de mettre sous presse, le ruisseau de ( .havanelet débordait. La pluie, qui, depuis le matin, tombait par averses, amena la fonte rapide des nei ges du mont Pila et des montagnes voisines. Le Chavanelet, mince ruisseau s’il en fut, devint en quelques heures un tor rent toujours grossissant, rompant toute digue. Les habitants des maisons des rues voisines, que les eaux menaçaient d’en vahir, fuyaient en emportant ce qu’ils pouvaient. Bientôt le procureur de la République, à cheval, les diverses autorités civiles et militaires, la gendarmerie, la police, arrivèrent sur les lieux pour organiser les secours. La rue Villcbœuf était couverte d’eau; deux maisons étaient déjà en partie écroulées, beaucoup d autres étaient menacées. Un service de sauvetage...