Extrait du journal

connais point cet homme et je ne lui dois rien ! M. Ernest Boulanger, plus que tout autre, a passé par ces cruelles épreuves. H sait que je touche à la corde sensible, à la plaie saignante. Mais je ne veux pas infliger ici aux ingrats qu’il a faits le châtiment qui les atteindra tôt ou tard. S’ils me lisent, ils seront assez honteux de leur conduite. J’ai dû expliquer seulement par quelk suite de faits regrettables un de nos jeunes compositeurs les mieux doués, les plus laborieux, les plus di gnes d’encouragement et de sympathie, s’est laissé devancer par beaucoup de ses camarades qui ne le valent pas. Il se croyait, sinon tiré d’affaire, à tout le moins très-avancé, quand il a pu avoir une pièce signée de deux auteurs d’une fécondité incontes table et d’une réputation solidement établie. Cette pièce est T Eventail, que nous avons vu l’autre soir. Je ne pense pas que MM. Barbier et Carré s’i maginent avoir fourni à leur compositeur un sujet bien neuf et bien intéressant. C’est une pâle et froide imitation d’uuc ravissante comédie de Mus set, les Caprices de Marianne. Lu livret manque de gaieté ; en outre, un peu d’invention, de grâce et de style n’auraient pas nui. Une jeune et jolie veuve qui ne demande qu’à être consolée n’a pu trouver de consolateur dans le pays du fandango, des éventails et des séréna des. Rosalinde s’ennuie. Hélas ! et nous donc ! La jeune femme a une ressource que nous Ti avons guère par ce temps de pluie et de brouil lard épais : c’est de pouvoir prendre le frais à son balcon. Pusse un poète assez timide et assez...