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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 10 septembre 1834

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
10 septembre 1834


Extrait du journal

On lit l’article suivant dans le Journal des Dibais : « Il y a en ce moment comme une espèce de silence dans les affaires générales de l'Europe. A trois années do mouvement et de bruit a succédé tout-à-coup un calme qui rappelle les plus beaux jours de la paix euro péenne. Hors l’écho alfaibli des coups de fusil qui se tirent sur la frontière d’Espagne, on dirait que toutes ces questions palpitantes des dernières années, ces questions si pleines de germes et de principes de colli sion , sont résolues ou ajournées d’un commun accord à des tems meilleurs, à des époques moins irritantes ; et pourtant , sans faire à cet égard la critique des hommes d état qui ont eu en main les destinées du monde, il n’est pas une seule de ces questions qui ait reçu la consécration définitive des actes officiels. Sur toutes il reste à négocier ; sur toutes il y a des principes ou des droits réservés. Toutes peuvent recevoir de l’ave nir telle modification qui, en rompant l’équilibre , ferait pencher la balance des forces, et les commettrait dans la lutte si heureusement évitée jusqu’ici. » D’où vient donc la sécurité incontestable qui a suc cédé à de si chaudes alarmes ? D’un fait qui vaut bien des traités. On a réciproquement éprouvé sa loyauté , on a approfondi ses projets et ses sentimens. On peut bien ne pas s’être rencontré dans ses prédilections politiques; mais on s’est trouvé d’accord sur un point fondamental, le maintien du statu guo. Chacun, en Europe, s’est rap pelé les maux qu’entraîne à sa suite la refonte des Etats ; et cette mutuelle solllicitudc les a tous conservés ce que la révolution de Juillet les avait trouvés, sauf l’accrois sement de force et de puissance que le principe même de cette révolution a donné à la France, en entraînant dans sa sphère d’action desgouvernemens voisins, «l solidaires par leur position géographique comme par les réformes introduites dans leurs institutions. » Celte politique de conservation, suivie par toutes les puissances, depuis quatre ans, avec une si admirable persévérance, constitue une espèce de nouveau droit public européen. Aussi ne sort-il pas une escarmouche de toutes ces questions qui auraient autrefois mis cent fois les armes à la main de tous les peuples de la terre. Telle cause aurait fait perdre ou gagner vingt batailles qui n’a pas même interrompu les relations politiques. S’il faut juger, et pourquoi pas ? de la solidité de la paix par le nombre et la grandeur des dangers auxquels son maintien résiste, on peut hardiment prononcer qu’il n’y en eut jamais de plus solide que celle dont nous jouissons. » Il y a eu cependant à la conservation presque ines pérée de la paix européenne une condition que des es prits ombrageux ont bien eu le courage de travestir en une lâche pusillanimité : cette condition, c’est qu’au cune puissance de l’Europe ne s’est constituée le gardien tellement sévère, tellement jaloux de tous les principes de droit public, qu’il lui fallût tirer l’épée à chaque dis cussion , et vider par les armes toutes les querelles de mots. Figurons-nous , en effet, au milieu du bouillon nement général de toutes les passions, ce que fût de venue l’Europe, si un seul gouvernement eût pensé que...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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