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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 12 avril 1851

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
12 avril 1851


Extrait du journal

PARTIE NON OFFICIELLE. INTÉRIEUR. Parts, le 11 avril. Par arrêté du 10 avril courant, M. le ministre de l’in struction publique et (des cultes a confirmé les concessions de bourses, à la charge du département de la Corse, dans le lycée de Bastia, obtenues au concours par les jeunes : Pietri (Jean-Baptiste), né à Sartène, le 9 février 1837 , demi-bourse ; Rossi (Pierre-Paul), né à Ajaccio, le 2 mars 1835, demibourse. — Par un autre arrêté du même jour, M. le ministre a confirmé la concession de demi-bourse à la charge de la ville de Bastia, dans son lycée, obtenue au concours par le jeune Santelli (François-Marie-Thomas), né à Bastia, le 9 juin 1837. L’arrêté du 7 avril, par lequel M. le ministre de l'agri culture et du commerce a nommé la commission française du jury pour l’exposition de Londres, a été publié dans le Moniteur sans commentaires, comme le sont habituellement les actes de celte nature. Mais la portée peut n’en avoir pas été exactement com prise, et quelques explications ne seront pas inutiles. La commission royale d’Angleterre, en décidant qu’un jury mixte de 270 membres serait chargé de juger les pro duits et de décerner les récompenses, -a attribué à la France 32 membres dans ce jury. D’un autre côté, elle avait, à l’avance, subdivisé la généra lité des produits en trente classes, comprenant, pour la plu part, des spécialités très-multiples et souvent essentielle ment différentes. La France avait ainsi à désigner un juré pour chacune des classes ; mais elle ne pouvait avoir un représentant pour chaque spécialité de produits. Les noms des jurés titulaires devaient être notifiés à la commission anglaise avant le 10 avril. Ils ont été désignés parmi les grandes notabilités des sciences, de l’industrie ou des arts. De plus, quelques noms avaient dù également être notifiés à la commission royale d’Angleterre, à titre de sup pléants. Mais afin de représenter autant que possible, sinon toutes les spécialités, du moins les grandes catégories de produc tion par des hommes spéciaux, il convenait de compléter la liste du jury en augmentant le nombre des suppléants : c’est ce qui a été fait par un arrêté du 10 avril , qui porte le nombre des titulaires et suppléants à cinquante. Du res»e, si, pour être communiquée à la commission an glaise, la liste des jurés titulaires devait être divisée suivant les trente classes fixées à l’avance , il est entendu que la commission française ne se trouve nullement liée par la ré partition qu’a dii faire le ministre. Elle réglera elle-même la répartition des fonctions entre ses membres, suivant leur spécialité. Il est entendu, de plus, que les suppléants con courront aux travaux aux mêmes conditions que les titu laires. Tous les intérêts, si variés dans une exhibition qui com prend l’ensemble de la production industrielle, se trouve ront ainsi représentés et défendus, autant qu’on peut le faire quand le nombre des jurés est nécessairement limité. FAITS DIVERS. — PARIS. — Le procureur gé néral près la cour d’appel recevra les samedis 12 et 26 avril, et les samedis suivants. — La première chambre de la cour d’appel, présidence de M. Troplong, a admis aujourd'hui au serment M. Emile Toudouze Paris, nommé juge suppléant au siège de Nogentsur-Seine. — Nous avons fait connaître dans notre dernier numéro la condamnation à la peine de mort prononcée par la cour d’assises de la Seine contre le nommé Lafourcade, déclaré coupable par le jury d'assassinat de M11* Lebel et de tenta tive d’assassinat de Mlle Ribault. Immédiatement après le prononcé de l’arrêt, le condamné, sans proférer un seul mot, a salué la cour et est sorti d’un pas assez ferme de la salle d’audience, sous l’escorte de la gendarmerie, qui l’a reconduit à la Conciergerie. Aussitôt arrivé dans sa cellule, avant de lui mettre la camisole de force, on a procédé, se lon l’usage, à une perquisition minutieuse sur lui. Après avoir fouillé ses vêtements et palpé jusqu’aux dou blures sans rien découvrir de suspect, on a examiné atten tivement ses cheveux, et, dans une partie assez touffue, on a trouvé une petite lame de canif à côté de laquelle était également caché un petit paquet de vert-de-gris. Interrogé sur l’usage qu’il avait l’intention de faire de ces deux objets, Lafourcade a répondu sans hésiter que son projet était, aussitôt enfermé dans sa cellule, de s’ouvrir avec la lame les veines des deux bras et d’avaler en même temps le poi son, afin de se donner plus promptement la mort. « Si vous ne vous en étiez pas aperçus, a-t-il ajouté, on ne serait pas parvenu, comme la première fois, à m’empêcher d’exécu ter mon projet. » On n’a sans doute pas oublié que déjà, une première fois, le jour de son arrestation, il avait tenté de se suicider, en s’ouvrant les veines à l’aide d’un éclat de verre qu’il était parvenu à cacher à tous les regards. On ignore comment il a pu, 'cette fois, se procurer 1a lame et le vert-de-gris. Après cette décou verte, il a été revêtu de la camisole de force et, de plus, gardé à vue, ce qui ne lui permet plus de recommencer sa tentative....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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