Extrait du journal

dèle, et pour lever tous vos doutes, je puis même vous dire le nom de cet infidèle, c’est le comte de Brive. Ces explications catégoriques fournies par un brave homme qui, bien que n’entendaut pas malice, n’en était pas moins au courant de la situation, le rassurèrent complètement. Il remercia l’expert, lui donna rendez-vous à la vente et le quitta en se disant, à part lui : — Tant que Faustine sera en Angleterre à la recherche du comte de Brive, je suis, moi, en sécurité à Paris, et bien sûr de ne point la rencontrer. Aussi ce fut sans hésitation cette fois qu’il accompagna Fosca et M. Lebrun à 1 Hôtel des ventes. La salle était remplie d’amateurs. Les premiers rangs des chai ses étaient occupés par des dames en riches toilettes au milieu desquelles Fosca prit place. Puis venaient les brocanteurs et les brocanteuses, et enfin cette foule mêlée qu’à Paris on est sûr de trouver dans tous les endroits où on peut entrer sans rien payer. C’est celle même foule devant laquelle on rend la justice. Elle assiste aux mariages à l’église et à la mairie. On la retrouve à la Bourse et jusqu’à la Sorbonne au cours des profes seurs de sanscrit. Elle vient là l’hiver pour se chauffer, et l’été pour se garantir des rayons du soleil. Elle est, dans les drames ou les comédies de la vie réelle, ce que sont les comparses et les figurants dans les pièces de théâtre. Tout impersonnelle qu’elle est, jamais dans les comptes rendus des journaux elle n’est oubliée. L ne foule nombreuse assistait, etc., etc., est une phrase qu’on rencontre à tout instant dans les feuilles publiques. Un commissaire-priseur, cravaté de blanc, prit sou air le plus aimable, son sourire le plus exquis, pour annoncer aux dames dans quel ordre seraient vendus les objets...