Extrait du journal
CORPS LÉGISLATIF. CONSEIL DES CINQ, CENTS. Présidence de Lamarque. SUITE DE LA SEANCE PERMANENTE. — DU 20 AU SOIR. Le président. La commission à laquelle vous avez renvoyé la dénonciation faite contre les journalistes , complices de la conspiration royale , demande à faire son rapport. Bailleul. Représentai du Peuple , lorsque la France était constituée , et que, couverte de gloire , elle marchait avec calme à une paix générale et au bonheur , lui avoir ravi en un instant tant d’espérances , et l’avoir jettée dans les secousses d’une révolution qui finira bien , nous l’espérons, pour la liberté , mais qui pouvait avoir des suites si funestes , c’est-là un de ces crimes qu’on ne peut caractériser par des ex pressions. Sans doute les chefs de l’horrible conjura tion que nous sommes occupés à déjouer sont bien atroces , bien coupables ; mais il est des hommes dont ils se sont servis , qui , en inspirant 3a même horreur , laissent dans lame un senti ment encore plus pénible s il est possible. Leur existence accuse la nature ; il a fallu avoir le malheur d en être le témoin pour y croire. Elle compromet l’espece humaine. En y pensant, l’homme honnête voudrait fuir ses semblables ; il voudrait en quelque sorte s’échapper à luimême : vous entendez que je veux parler des journalistes complices de la conspiration. Ils sont coupables de trahison envers la Patrie ; ils en ont été les instrumens les plus actifs . les plus dangereux. Ils ont constamment été le fléau de la République ; ils ont attaqué son existence dans lame des Français , dans leur coeur , dans leur pensée. L’insubordination , le mépris des lois , l’alté ration de la morale publique . la résurrection des préjugés les plus humilians et les plus contraires a la tranquillité et aux bonheur des citoyens; les réputations les mieux méritées , flétries ; toutes les actions dénaturées ; tout ce qu’il y a de bon , d’utile , de généreux , couvert d’un ridicule atroce , ou du déshonneur ; l’amour de la li berté et de l’ordre , détruit ; les haines , les ven geances , inoculées dans tous les cœurs ; une alliance soutenue et manifestée avec les chefs des conjurés siégeans dans le corps législatif ; enfin la dissolution prochaine de l’ordre social : voilà leurs crimes : voilà les résultats de leurs...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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