Extrait du journal

On lit dans Y Impartial de Besançon, du 11 août : M"r le duc de Nemours est parti de Besançon hier, à cinq heures du matin, pour se rendre à Metz, en passant par Lu néville, où il fera un séjour de courte durée. Le peu de temps que le prince a passé dans notre ville a sufli pour faire apprécier les nobles qualités qui le distinguent et le rendent digne de ses hautes destinées. Il n’y a qu’une voix sur l’aménité de ses manières et de son langage, sur la solidité et l’étendue de ses connaissances, et sa sollicitude pour tout ce qui se rapporte aux intérêts publics. Ce prince n’est pas de ceux à qui leur étoile attire une popularité pré coce, due seulement à des impressions fugitives, à un pre mier mouvement irréfléchi; c’est sans ostentation, par des paroles et des actes d’une valeur et d’une portée véritables , qu’il s’acquiert la faveur générale. Le temps n’est plus où l’éclat des titres et la splendeur du rang éblouissaient les populations et valaient aux grands du monde de faciles hommages. A notre époque d’analyse et de scepticisme, l’extérieur des distinctions sociales a perdu son prestige. Toutefois, ces distinctions conservent leur droit au respect, elles exercent un empire réel et durable, quand elles s’appuient sur le mérite personnel bien constaté. Ceci explique les solennelles expressions de sympathie pour le prince, plusieurs fois renouvelées pendant son séjour à llesançon. Ces témoignages ont dû lui prouver qu’il y a dans notre population, sous le flegme francomtois, un patriotisme énergique et un dévouement sincère à la royauté de 1830. — S. A. R. le duc de Nemours a quitté notre ville le 9 à cinq heures du matin. Le prince avait demandé qu’il ne lui fût rendu aucun honneur à son départ. La réception d’adieu avait eu lieu dans la soirée de la veille à la préfecture. Celte réception était nombreuse et brillante. Le prince s’y est montré d’une affabilité et d’une grâce parfaites. Il s’est en tretenu longtemps et avec, un plaisir marqué avec le maire et scs adjoints, et avec le colonel et les officiers supérieurs de la garde nationale. M. le lieutenant général et M. le préfet étaient seuls pré sents au départ de S. A. R. ‘ Le prince a fait remettre à M. le préfet une somme de 1,000 fr. pour les indigents, en exprimant le désir que la distribution en fût faite par les soins de M. le maire de Be sançon. S. A. R. a aussi chargé M. le préfet de remettre 100 fr. à l’église de Vorges, et une somme pareille à M. l’abbé Faivre, qui organise des ateliers pour l’apprentissage des jeunes gar çons pauvres. Elle a, de plus, fait plusieurs dons directs à des personnes malheureuses qui lui avaient été spécialement recommandées. Les derniers actes du prince dans notre ville ont donc été des actes de bienfaisance. Sous ce rapport encore, il s’est montré le digne fils de la Reine, dont le renom de charité a pénétré jusque dans nos moindres hameaux. Pendant les trois jours que S. A. R. a consacrés à la ville de Besançon, elle a admis plus de cent cinquante personnes à sa table, et elle a plusieurs fois exprimé le regret de n’a voir pas pu en admettre davantage. Le jeudi, les invitations étaient si nombreuses, qu’il a fallu dresser deux tables dans la vaste salle a manger de la préfecture. On a remarqué avec quel à-propos le prince a répondu à . le president de la société d’agriculture, à la réception du...