Extrait du journal

I.e discours de .M. Léon Renault. — Les discours qui ont été débités A Cherbourg ou semés sur la route sont sans doute très Instructifs, mais il en est d’autres qui, pour s’êtro produits dans des circonstances moins solennelles, no sont pas cependant dépour vus d’intérêt, et qui môme, par le contraste qu’ils offrent avec l’éloquence officielle, n’en sont peut-être que plus digues d’attention. De ce nombre est assurément l’allocution que M. Léon Renault vient de prononcer à Corbeil pour la distribution des prix du concours cantonal de l’instruction primaire. M. Léon Renault est un partisan convaincu, un servi teur dévoué de la République, mais il n’en est pas le llatteur, et si nous trouvons dans son discours l’éloge de cette forme de gouverne ment, nous y rencontrons aussi des conseils et des vérités dont ses amis auraient grand besoin de profiter. Ce n’est pas que nous n’ayons quelques ré serves à faire touchant certaines expressions dont s’est servi l’orateur, et qui vont d’ail leurs probablement plus loin que sa pensée. Par exemple, si rien n’est plus louable que d’inviter les instituteurs « à apprendre aux enfants A aimer passionnément la France, » il faudrait du moins, pour pouvoir ajouter, comme l’a fait M. Léon Renault, « et la Ré volution française, >» établir une distinction notable à l’égard de cette Révolution, et ne...