Extrait du journal

une étrange expression, tu es bien sure, n’est-ce pas , que Nizier et Lise sent pa reillement amoureux l’un de l’autre ? Ça ne fait point doute pour toi ? — Oh non, certes ! mais pourquoi me demandes-tu ça d* cette façon ? — Et tu te sens, n’est-ce pas , forte ment courageuse pour tenter de les rendre heureux ? ajouta Lison sans tenir compte de la question de sa sarar. — Tu le sais bien. — Tu es bien d’avis qu’il faut en finir une fois pour toutes avec cette affaire. — Oh oui ! — Donc ce que je ferai, tu le feras ? — Fardi ! — Alors viens. — Où donc ? — Ne t’inquiète pas ? — Va. Je te suis. » Une minute plus tard, Lison, prête à poser la main sur le gros loquet de la porte du presbytère, disait à sa sœur, qui l’avait suivie avec la plus passive con fiance ; « Comprends-tu ? — Attends ! répliqua Lisette, comme rappelant à elle la faculté de réflexion dont elle semblait s’être dessaisie pour agir sous l’impulsion exclusive de Lison ; « Ah oui ! je comprends. — Et tu n’as pas peur ? — Nou, ma fui ! — Eh bien ! allons! — Allons ! » Bientôt, Lisette elle-même heurtait dou cement de son doigt plié à une petite porte au premier étage de la maison où elle venait de pénétrer avec sa sœur ; et l’instant d’après Lisan et Lisette étroite ment accotées l’une contre l’autre, et un peu beaucoup rougissantes, se trouvaient en présence de l’abbé Duterroi?, qui, assis devant l’âtre, dans un grand fauteuil tout de bois, les jambes croisées, un livre ou vert sur son genou, et le doigt, pose sur le passage où sa lecture avait été inter rompue, disait en jetant sur ses visiteuses inattendues un regard bienveillant : u C’est vous, petites 1 Eh bien, qu’est-ce que vous venez me dire ? C’est votre père qui vous envoie. » — Non... monsieur le curé... non... ce n’est pas notre père, répondit Lison d’une...