PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 juin 1846

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
15 juin 1846


Extrait du journal

FAITS DIVERS - PARIS. - L’archevêque de Paris a fait l’ordination générale le samedi de la Trinité, dans l’église de .Saint-Sulpice. Il y avait 52 tonsurés, 38 minorés, 45 sous-diacres, 26 diacres, 23 prêtres. — On a (ait vendredi, à la Monnaie, l’essai de six des dixhuit machines à frapper monnaie de M. Thonnelier. L’essai a bien réussi. Ghacune de ces machines frappera soixante-dix à quatre-vingts pièces par minute. On frappe surtout en ce moment des pièces de 1/4 et 1/2 franc., nécessitées par le be soin du commerce depuis le retrait de la monnaie de billon. (Constitutionnel.) DÉPARTEMENTS. — M. l’abbé Martin de Noirlieu, (tiré de Saint-Jacques du Haut-Pas, accompagnera, en qualité de conclaviste, M. le cardinal-archevêque de Lyon. — Le départ de M. le cardinal-archevêque d’Arras pour le conclave ouvert à Rome est définitivement fixé à lundi prochain, 15 juin; le cardinal ira d’Arras par le chemin de fer jusqu a Orléans. 11 sera accompagné de M. l’abbé Lequclte, professeur de philosophie au grand séminaire, que le prélat a choisi pour son conclaviste. V EC ROIzOürlE. — Un des plus célèbres poêles de l’Espagne, Mlle Gertrudis Gomez de Aveliancda, vient d’arri ver à Paris. On sait que M,le Avellaneda a récemment épousé M. Pedro Sabater, chef politique de Madrid. t'IIEVIIX DE FER. — Aujourd’hui ont commencé les fêles de l’inauguration du chemin de fer du Nord; nous rendrons compte de ces solennités vraiment nationales. En attendant, nous reproduisons les réflexions judicieuses du Journal des Débats, et des détails relatifs à la vaste entreprise qui ouvre la carrière incommensurable. « Bruxelles est aux portes de Paris ; la capitale de ce jeune royaume n’est plus qu’à quelques heures de marche : nous touchons à Ostende, à Liège, à Gand, à Anvers, à tout le ré seau belge; Cologne et le chemin rhénan, la Prusse et l’Alle magne sont maintenant plus près de nous que ne l’est encore Marseille ou Strasbourg. Comme rien n’égale l’éloquence des faits, chacun peut comprendre toute la portée de cet évé nement, qui va occuper pendant plusieurs jours l’attention publique. « Il y a quatre ans, presque jour pour jour, le 14 juin 1842, que fut rendue la loi qui a donné l’impulsion aux grandes entreprises de chemins de fer. A ce moment, les études du chemin de 1er du Nord n’étaient pas complètement achevées; pas un coup de pioche n’avait été donné sur la vaste étendue de son tracé-, aujourd hui ce grand travail est fini; 330 kilo mètres de chemin, pour ne parler que de l’artère principale, sont achevés; des ouvrages d’art nombreux et considérables sont exécutés, des édifices splendides ont étéjédifiés. Celte œuvre gigantesque, qui a déjà absorbé près de 180 millions, n’a pas coûté quatre ans ! Quand on songe avec quelle lenteur se sont élevés les monuments qui couvrent l’Europe, quand on considère que les plus jeunes d’entre nous ont vu terminer ceux dont nos aïeux avaient posé les premières pierres, et que l’on réfléchit que les architectes de ces monuments immortels disposaient de ces deux leviers : la foi et le despotisme, on a peut-être le droit d’éprouver quelque fierté à vivre en ce temps-ci. C’est qu’il est, dans la sphère des choses matérielles, quelque chose de plus fort que la foi et de plus puissant que le despotisme, c’est la richesse, fille du travail et de la paix ! Si la France n’avait pas pu tirer de son sein 18U millions en quatre ans, pour les appliquer à ce grand et noble ouvrage, nulle puissance humaine n’eût pu faire qu’il s’exécutât en aussi peu de temps; et la France n’eût point été capable d’un si généreux et si intelligent sacrifice, si la paix ne lui avait procure cette épargne et créé pour elle et par elle cette ri chesse. Disons-le donc avec une juste fierté, le chemin du Nord est une des conquêtes de la paix. L’embarcadère de Paris est digne de l’œuvre dont il mar que le début : « Dès l’abord se présente une large galerie, espèce de salle des Pas-Perdus, recevant le jour par huit grandes arcades vi trées, ouvrant sur la façade méridionale du monument qu’elle occupe en entier. Là se trouvent les bureaux pour prendre les billets : trois portes donnent entrée dans les salles d’at tente. La porte à gauche est destinée aux voyageurs de pre mière classe; celle du milieu à ceux de seconde; enfin la porte à droite donne issue dans la partie réservée aux voya geurs de troisième classe. A l’extrême droite et à l’extrême gauche se trouvent les bureaux destinés, l’un aux bagages par lants, l’autre aux bagages arrivants; chaque extrémité de cettcjgalerie est ornée d’un cadran : l’un, celui de l’ouest, est une horloge ; celui de l’est sert à indiquer l’heure du départ des trains. « Parallèlement à cette galerie se développe une vaste et longue salle : c’est le salon d’attente pour les voyageurs. « Ce salon, divisé en cinq parties égales, est d’une grande richesse, et l’on doit louer l’architecte qui a eu l’heureuse idée de faire participer toutes les classes au luxe que l’on a déployé dans les moindres détails de tout ce qui a été fait pour le chemin du Nord. Les divisions de ce riche salon consistent en cloisons à hauteur d’appui, surmontées d’une grille en fer richement ornementée, s’élevant environ à 2 mètres 1/2; une élégante tenture recouvre les murs. A chaque extrémité du parallélogramme se trouve une cheminée monumentale, comme on pourrait encore en voir dans quelques châteaux de la renaissance. La façade qui regarde le nord est entièrement vitrée et s’ouvre sur la gare, dont le spectacle animé n’est pas un des moindres agréments de cette salle d’attente. « C’est ici le moment de parler de cette belle gare, œuvre remarquable à plus d’un titre : elle est divisée en deux nefs, terminées du côté du nord par deux arcades d’une énorme’ portée; chaque nef est surmontée d’un comble, chef-d’œuvre de charpente, où le fer a été ingénieusement mêlé au bois, ouvert par le haut pour verser une abondante lumière dans toutes les parties de ce vaste édifice. En outre, les deux côtés latéraux, percés chacun de quinze arcades vitrées, augmen tent encore 1 intensité du jour. Un large quai règne dans toute la longueur ; celui de l’ouest pour le départ, celui de l’est pour l’arrivée. Par une recherche de luxe et de propreté dont on trouvera peu d’exemples, le terrain entre les rails est pavé en briques mises sur champ, et ceux-ci, soigneusement...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • besnard
  • morning
  • broussais
  • somma
  • lamoricière
  • dupont
  • anvers
  • thonnelier
  • jésus-christ
  • poilvez
  • paris
  • europe
  • afrique
  • orléans
  • france
  • arras
  • alger
  • londres
  • asie
  • amérique
  • moniteur universel
  • i h.
  • noster
  • faits divers
  • cologne