PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 mai 1848

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
15 mai 1848


Extrait du journal

FAITS DIVERS. — PARIS. — M. Leblanc de Pré bois (François), capitaine au corps d’état-major, commissaire du Gouvernement près le 2' conseil de guerre, nommé en Algérie représentant du peuple, a été remplacé, dans ses fonctions judiciaires, par M. le capitaine d’état-major de ilaudeville. (Le Droit.) — Le 6' bataillon de la garde nationale mobile est arrivé ce matin d’Amiens par le chemin de fer du Nord : il rapporte de celle première campagne un drapeau qui lui a été offert hier par le conseil municipal d’Amiens, et qui porte ces mois : « Amiens, au 6e bataillon de la garde nationale mo bile. » (Le Courrier.) — On lit dans te National : ]jü 2e légion de Paris a donné hier, dans la vaste enceinte de l’Hippodrome, sa fête de fra ternité. Les délégués des départements, les détachements de l’armec de terre et de mer, les ouvriers des ateliers natio naux, invités à cette tète, se sont réunis à quatre heures dans le jardin des Tuileries, tandis que les souscripteurs de la 2e légion, au nombre d’environ 2,000, se formaient par compagnies sur la place Vendôme. A quatre heures et demie, le colonel de la 2' légion, accompagné du lieutenant-colonel et des commissaires du banquet, est allé chercher les invités, et les a présentés à ses camarades, qui les ont accueillis aux cris de Vive la République ! Invitants et invités se sont ensuite confondus avec les té moignages les plus chauds de cordialité, puis la colonne s’est dirigée, dans le plus grand ordre, vers l’Hippodrome, en pas sant par la rue Castiglione, le jardin des Tuileries et l’avenue des Champs Elysées. Les commissaires du banquet ouvraient la marche. Venait ensuite le colonel de la 2* légion, donnant le bras au général Petit, commandant des Invalides, entouré de tous les oüiriers supérieurs des gardes nationales départe mentales et de la ligne. Quatre ou cinq mille spectateurs, composés en majeure par tie de femmes et d’enlants, occupaient les tribunes de Hip podrome, lorsque les convives sont venus prendre place aux tables, dressées symétriquement dans l’enceinte. La musique de la 2' légion et celle du 2e dragon, placées aux deux côtes de l’arène, ont exécuté, pendant le repas, des symphonies brillantes. L’aspect que présentait alors l’ensemble de la ré union, où chacun paraissait animé des sentiments de la plus vive et de la plus franche cordialité, était aussi pittoresque qu’émouvant. Vers la fin du dîner, M. Clément Thomas, colonel de la 2* légion, a fait ouvrir un ban, puis, étant monté sur la ta ble, il a porté d’une voix retentissante le toast suivant : « Citoyens de Paris et des départements; camarades de l’ar mée civique et de l’armée active : « Il est d’usage dans les fêtes de la nature de celle qui nous réunit aujourd’hui,de porter le premier tostau chef de l’Etat, à celui entre les mains duquel résidé le pouvoir suprême. Je me conformerai à cette habitude. Je vous propose donc de boire au souverain puissant et magnanime qui régit aujour d’hui notre patrie : Ar peuple souverain ! (Acclamations gé nérales.) « C’est là, mes amis, une dynastie qui ne périt jamais. (Bravos ) Elle seule peut dire qu’elle est le droit divin, comme la justice, la force et la vérité. (Applaudissements.) Son ori gine est aussi ancienne que notre nationalité ; son illustration date du berceau même de notre race. (Acclamations.) Elle combattait avec Brennus et Vercengétorix contre les légions de Camille et de César ; elle fondait et défendait notre natio nalité dans les champs de Tolbiac, de Bouvines et de Marignan; puis, à une époque contemporaine, transformant son épée en flambeau lumineux, elle propageait au sein de l’Eu rope ces idées d’émancipation et de progrès qui fructifient si glorieusement aujourd’hui. (Bravos unanimes.) « Aussi grande dans le domaine de l’intelligence que dans celui de la guerre, c’est encore cette noble famille nationale qui a produit dans les sciences, les arts et l’industrie tous les grands esprits qui ont éclairé et dirigé le monde. (Applaudissements.) Le temps, loin d’affaiblir et d’éteindre ses facultés, ne fait, au contraire, que leur donner par le pro grès continu une force et une verdeur nouvelles. (Bravos; ac clamations.) « Rallions-nous donc, mes amis, autour de ce pouvoir de vant lequel on peut s’incliner sans bassesse et sans défiance ; car ce pouvoir, si fort et si légitime, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. (Acclamations.) Inclinons-nous devant sa grandeur et devant ce qu’il vient de fonder dans un dernier élan su blime, et tout en buvant au peuple souverain, crions d’une voix unanime et sincère : Vive la République !— (Acclama tions prolongées. Cris de : Vive Clément Thomas ! vive notre colonel ! » Un vif enthousiasme succède à ce discours. Tous les gardes nationaux de la 2' légion et leurs convives se pressent autour du colonel Clément Thomas, et veulent lui serrer la main. Lorsque le calme s’est rétabli, plusieurs toasts chaleureux, que nous regrettons de ne pouvoir reproduire, sont portés : Par M. Berger, maire du 2* arrondissement : A l’union de la garde nationale avec l’armée, et au général Petit, le colonel historique de Fontainebleau. Par le général Petit : A la garde nationale de Paris et des départements ! Par le citoyen Laguerrie, colonel de la garde nationale d’Auxerre : Au peuple de Paris, et à la 2e légion de la Seine ! Puis, ensuite : Par le colonel du 2e de dragons; Le lieutenant-colonel du 11* de ligne ; Par M. Ferdinand Laloue, directeur de l’Hippodrome; Un délégué des ouvriers ; Un volontaire de la garde mobile; Un volontaire de la marine ; Un volontaire de la garde républicaine. A neuf heures, tous les convives se sont retirés bras des sus, bras dessous, dans le plus grand ordre, musique en tète, aux cris de Vive la République ! et en chantant des airs pa triotiques. DÉPARTEMENTS. — Hier, écrit-on de Lyon le 12, la presqu’île Perrache pavoisait à son tour les fenêtres de toutes ses rues pour fêter l’inauguration des arbres de la liberté. La compagnie des gardes nationaux de la Grande-!.ôte arborait en même temps nos couleurs, depuis le bas de la mentée jus que sur le plateau des Bernardines, ainsi que dans la plupart des rues adjacentes. Après quelques promenades dans leur quartier, les gardes nationaux de ces deux extrémités de la ville prenaient place à des tables couvertes de rafraîchisse ments, qu’ils ont offerts aux députations des gardes natio naux de Lyon et de ses faubourgs. Après le festin, soldats, gardes nationaux, gendarmes, onwiers, tous ensemble ont fait le tour de la place de Bellecourt, portant une statue qui était l’emblème du peuple sou verain. Lu soir, les deux fêles se sont terminées par une illumina tion générale. Un ballon tricolore a été lancé et s’est enflam mé en s’élevant dans les airs....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • clément thomas
  • ballot
  • ferdinand laloue
  • berger
  • marignan
  • leblanc
  • demarçay
  • garnier-pagès
  • arago
  • michel
  • paris
  • france
  • amiens
  • lyon
  • la seine
  • algérie
  • auxerre
  • corrèze
  • castiglione
  • vendôme
  • la république
  • assemblée nationale
  • vive la république
  • l'assemblée
  • république française
  • comité de l'instruction publique
  • comité des cultes
  • vilmorin
  • hippodrome
  • union